(RSF/IFEX) – Les autorités syriennes ont libéré deux journalistes, Samir Al-Hassan et Faraj Ahmad Birqdar, dans le cadre de l’amnistie de six-cent prisonniers politiques, le 16 novembre 2000, jour anniversaire de la prise du pouvoir d’Hafez el-Assad, en 1970. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, s’est félicité « d’une telle mesure qui constitue un signe positif […]
(RSF/IFEX) – Les autorités syriennes ont libéré deux journalistes, Samir Al-Hassan et Faraj Ahmad Birqdar, dans le cadre de l’amnistie de six-cent prisonniers politiques, le 16 novembre 2000, jour anniversaire de la prise du pouvoir d’Hafez el-Assad, en 1970. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, s’est félicité « d’une telle mesure qui constitue un signe positif pour les libertés en Syrie, et en particulier pour la liberté d’expression. Nous demandons maintenant aux autorités d’aller jusqu’au bout de leur geste et de libérer les trois autres journalistes qui, à la connaissance de RSF, sont toujours emprisonnés en Syrie, Nou’man Abdu, ‘Adel Isma’il et Nizar Nayyouf. » RSF est tout particulièrement inquiète des conditions de détention de Nayyouf.
Al-Hassan, journaliste palestinien de l’hebdomadaire « Al Asifa » et éditeur de la revue « Fatah al-Intifada », a été arrêté le 1er avril 1986. Birqdar, poète et collaborateur de l’hebdomadaire palestinien « El Kahida », a été arrêté en mars 1987. Leur procès n’a débuté qu’en 1993. Ils ont été déférés à la Cour suprême de sûreté de l’État. Devant ce tribunal d’exception, les procès ont lieu à huis clos, l’assistance d’un avocat est refusée, les aveux, obtenus sous la torture, sont utilisés comme preuves et aucune procédure d’appel n’est possible. Ils ont été condamnés, tous les deux, à quinze ans de prison pour appartenance à un parti interdit, le Parti d’action communiste.
Trois journalistes demeurent emprisonnés à Damas. Abdou, collaborateur du mensuel libanais « Al-Tarik », a été arrêté en 1992. Il a été condamné, en 1993, à quinze ans de prison pour appartenance au Parti d’action communiste. Le 16 novembre, il a été transféré de la prison de Seydnaya à un centre de détention à Damas. Isma’il, collaborateur du quotidien libanais « Al Raïa », a été arrêté en 1996. Accusé d’être un militant du Parti Baas démocratique, interdit par le régime, il a été condamné à dix ans de prison. Il est détenu à la prison de Seydnaya. Nayyouf, collaborateur de l’hebdomadaire « Al-Huriyya » et du magazine « Al-Ma’arifa » et membre de l’organisation des droits de l’Homme, CDF (Comités de défense des libertés démocratiques et des droits de l’homme en Syrie, organisation interdite par le régime), a été arrêté en 1992. Il a été condamné à dix ans de prison et une privation de ses droits civiques pour avoir rédigé un tract des CDF dénonçant les atteintes aux droits de l’homme durant les élections de 1991. Lauréat 1998 du prix « RSF – Fondation de France », le journaliste souffre de graves troubles digestifs, de fractures des vertèbres et d’une détérioration de la vue. Il ne peut aujourd’hui se déplacer qu’à l’aide de béquilles.