RSF s'inquiète de l'éventualité d'un renforcement excessif des pouvoirs du Conseil de la presse, organe de régulation notamment chargé de surveiller l'éthique et la responsabilité de la presse écrite.
(RSF/IFEX) – Le 16 septembre 2011 – RSF s’inquiète de l’éventualité d’un renforcement excessif des pouvoirs du Conseil de la presse australien (Australian Press Council), organe de régulation notamment chargé de surveiller l’éthique et la responsabilité de la presse écrite.
Le 14 septembre 2011, le ministre des Communications et de l’Économie numérique, Stephen Conroy, a annoncé l’instauration d’une commission d’enquête indépendante sur la « diversité et l’efficacité de la presse », visant principalement à « renforcer le Conseil de la presse ».
« Dans le contexte actuel de tensions entre le gouvernement australien et la presse, très critique à son encontre, il est légitime de se demander si les motivations de cette enquête sur les médias ne sont pas politiques. Certes, nous comprenons que les autorités veulent réformer les organes de régulation pour les adapter aux nouvelles réalités du secteur des médias, marqué par l’émergence des nouvelles technologies. Cet objectif n’implique en rien un renforcement du contrôle de la presse. Ce conseil ne doit pas devenir un censeur », a déclaré RSF.
« Par ailleurs, le gouvernement doit veiller à la totale indépendance du Conseil de la presse, jusqu’ici financé par les médias. Le financement du Conseil par le gouvernement, comme demandé par son président, Julian Disney, provoquerait un conflit d’intérêt menaçant pour la liberté de la presse », a ajouté l’organisation.
L’enquête intervient après le scandale des écoutes téléphoniques qui ont éclaboussé le journal britannique News of the World, appartenant au groupe de Rupert Murdoch, News Corp. Celui-ci contrôle environ 70% de la presse australienne, et les journaux qu’il regroupe critiquent régulièrement et de manière incisive le gouvernement. L’initiative actuelle du gouvernement donne l’impression qu’il souhaite réprimer une presse trop critique à son égard.
L’enquête sur la « diversité et l’efficacité de la presse » sera placé sous la conduite d’un juge à la retraite de la Cour fédérale, Ray Finkelstein, assisté par Dr Matthew Ricketson, professeur de journalisme à l’Université de Canberra et par un ancien journaliste. Elle devrait fournir un rapport au gouvernement d’ici au 28 février 2012 afin d’intégrer les résultats à l’actuelle réflexion du gouvernement sur la convergence des médias, (du « Convergence Review committee ») avant la fin du mois de mars 2012.