(RSF/IFEX) – A l’occasion de la visite officielle de Michel Barnier, ministre français des Affaires étrangères, en Russie, les 20 et 21 janvier 2005, RSF a exprimé ses inquiétudes concernant l’augmentation du nombre de violations de la liberté de la presse dans ce pays, depuis l’accession de Vladimir Poutine au pouvoir. « Nous vous serions reconnaissants […]
(RSF/IFEX) – A l’occasion de la visite officielle de Michel Barnier, ministre français des Affaires étrangères, en Russie, les 20 et 21 janvier 2005, RSF a exprimé ses inquiétudes concernant l’augmentation du nombre de violations de la liberté de la presse dans ce pays, depuis l’accession de Vladimir Poutine au pouvoir.
« Nous vous serions reconnaissants d’évoquer, lors de votre entretien avec le président Vladimir Poutine, la question de la mainmise du pouvoir exécutif sur les médias et le durcissement de la répression à l’encontre des journalistes. A ce titre, nous jugeons inquiétantes les instructions écrites émanant du ministère russe de l’Information et reçues, le 11 janvier 2005, par plusieurs rédactions locales dans la région de Moscou, Noginsk et Pskov. Ces directives expliquaient que les journalistes n’ont pas le droit d’évoquer les manifestations de plusieurs dizaines de milliers de retraités et d’invalides qui ont débuté le 10 janvier », a écrit l’organisation au ministre Barnier.
« Nous sommes inquiets au sujet du projet de loi « de lutte antiterroriste », adopté en première lecture par la Douma le 17 décembre 2004. C’est une nouvelle restriction imposée à la liberté d’expression en Russie. En définissant des « zones d’opération antiterroriste », les autorités russes élargissent à l’ensemble du pays les restrictions d’accès à l’information déjà appliquées dans certaines régions. Ces entraves à la liberté de la presse rendent, par exemple, impossible la couverture de la guerre en Tchétchénie. Les nombreuses violations des droits de l’homme commises dans cette zone de non-droit restent majoritairement inconnues du grand public et ont, par conséquent, peu de chances de cesser rapidement. Nous avons tout lieu de croire que les entraves à la couverture médiatique de certains événements, tels que la tragédie de Beslan en septembre 2004, seront plus nombreuses dès lors que cette loi sera entrée en vigueur », a ajouté RSF.
« Nous dénonçons les nombreuses atteintes physiques à l’encontre des journalistes. Deux d’entre eux ont été assassinés en Russie en 2004, en raison de leurs activités professionnelles. La mort de Paul Khlebnikov, rédacteur en chef de l’édition russe du magazine américain « Forbes », assassiné le 9 juillet 2004, n’est toujours pas élucidée. Nous émettons des réserves sur le sérieux de l’enquête en cours. 17 journalistes ont également été agressés et trois menacés en 2004. Enfin, nous sommes toujours sans nouvelles d’Ali Astamirov, correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) en Ingouchie, enlevé le 4 juillet 2003″, a conclu l’organisation.