(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Ahmed Tejan Kabbah, RSF a demandé au chef de l’État sierra-léonais de rappeler publiquement son attachement à la liberté de la presse et de prendre des mesures concrètes afin que les journalistes puissent continuer à informer librement et en toute sécurité. « Les journalistes ne […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Ahmed Tejan Kabbah, RSF a demandé au chef de l’État sierra-léonais de rappeler publiquement son attachement à la liberté de la presse et de prendre des mesures concrètes afin que les journalistes puissent continuer à informer librement et en toute sécurité. « Les journalistes ne peuvent faire correctement leur travail dans un contexte de peur et de menaces incessantes », a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation. « Il est du devoir des autorités de garantir leur sécurité afin de préserver la diffusion d’une information pluraliste et indépendante dans le pays », a-t-il ajouté.
Le 8 octobre 2001, selon les informations recueillies par RSF, deux journalistes ont été agressés dans les rues de Freetown. Alhaji Jalloh, reporter du bihebdomadaire privé « African Champion », a été frappé par des policiers, dans un commissariat de la capitale, alors qu’il tentait de vérifier des informations sur un accident de la route. Le même jour, Joseph Vandi, reporter du quotidien privé « The Salone Times », a été malmené par des agents de la Mission des Nations unies en Sierra Leone (UNAMSIL) qui tentaient de maîtriser un groupe d’anciens combattants réclamant des arriérés de solde. Le porte-parole de l’UNAMSIL a affirmé qu’une enquête était en cours sur cette affaire.
Par ailleurs, le 5 octobre, Pasco Temple, correspondant local de l’agence de presse Agence panafricaine d’information (PANA) et de RSF, a été détenu pendant plus d’une heure dans une cellule de la prison de Pademba Road. Le journaliste était venu rencontrer un ami quand un magistrat l’a accusé d’outrage à la cour et a demandé à un policier de l’emprisonner.
Enfin, RSF a rappelé que le 14 septembre, sept journalistes de la presse privée ont reçu une lettre de menace de mort signée d’un groupe inconnu dénommé « Danger Squad ». Selon ce courrier, ces journalistes « écrivent des articles négatifs » et s’ils ne cessent pas, « il sera mis fin à leur existence terrestre ». David Tam Baryoh, du Centre des médias, Jonathan Leigh, directeur de l' »Independent Observer », Pious Foray, directeur de publication du quotidien « The Democrat », Richard Olu Gordon, directeur de « Peep », Paul Kamara, directeur de « For di People », Chernor Ojuku Sesay, du « Pool », et Philip Neville, directeur du « Standard Times », ont reçu cette lettre (consulter l’alerte de l’IFEX du 26 septembre 2001). Tout au long de l’année 1998, des journalistes avaient déjà reçu des menaces similaires. En janvier 1999, au moins huit professionnels de la presse avaient été assassinés par les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) (consulter l’alerte du 23 avril 1999).