(RSF/IFEX) – Les services de sécurité ukrainiens (SBU, ex-KGB) cherchent à récupérer la gestion des noms de domaines en .ua, l’équivalent des .fr ou .uk pour l’Ukraine, aujourd’hui attribuée à l’entreprise privée Hostmaster Ltd. Le SBU a également proposé au Parlement de légaliser l’interception des communications sur Internet. RSF s’est inquiété de la politique du […]
(RSF/IFEX) – Les services de sécurité ukrainiens (SBU, ex-KGB) cherchent à récupérer la gestion des noms de domaines en .ua, l’équivalent des .fr ou .uk pour l’Ukraine, aujourd’hui attribuée à l’entreprise privée Hostmaster Ltd. Le SBU a également proposé au Parlement de légaliser l’interception des communications sur Internet.
RSF s’est inquiété de la politique du gouvernement ukrainien concernant le Réseau. « Dans un pays ou la presse est déjà étroitement surveillée, le contrôle d’Internet est devenu un enjeu majeur pour le SBU », a expliqué Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « En se rendant maître de l’attribution des noms de domaines et en installant des équipements permettant d’intercepter les communications, les services secrets se dotent de moyens efficaces pour bâillonner Internet. Nous serons extrêmement vigilants quant à cette tentative du SBU de renforcer son contrôle du Net », a-t-il ajouté.
Hostmaster Ltd a assigné en justice le gouvernement ukrainien le 22 juillet 2003 concernant le transfert de la gestion des noms de domaines en .ua aux services secrets. Les autorités ukrainiennes ont en outre demandé à l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), organisme américain responsable de l’attribution des noms de domaine « pays » (.ua, .fr, .uk, etc.), de valider ce transfert. L’ICANN n’a pas encore donné sa réponse.
Par ailleurs, le Comité d’État sur la communication a demandé le 17 juillet aux opérateurs de télécoms, fournisseurs d’accès à Internet inclus, d’installer des équipements permettant une surveillance des communications. L’Association Internet ukrainienne a protesté énergiquement contre cette décision, déclarant que cette loi constituerait une violation inacceptable de la vie privée des internautes. L’association indique qu’une telle mesure est pour l’instant illégale.
Le SBU a par conséquent proposé au Parlement, le 19 août, de légaliser l’enregistrement et l’interception des télécommunications (Internet et téléphone). Officiellement, ce projet de loi est destiné à introduire une surveillance des télécommunications pour lutter contre le crime et se conformer aux standards européens.