(RSF/IFEX) – Dans un communiqué daté du 20 juillet 2004, le Syndicat des journalistes palestiniens (SJP) a interdit aux représentants de la presse de « traiter de tout type de sujets ainsi que d’utiliser des déclarations ou des publications relatifs aux événements internes et susceptibles de diffamer, de calomnier ou de porter atteinte à autrui ». Le […]
(RSF/IFEX) – Dans un communiqué daté du 20 juillet 2004, le Syndicat des journalistes palestiniens (SJP) a interdit aux représentants de la presse de « traiter de tout type de sujets ainsi que d’utiliser des déclarations ou des publications relatifs aux événements internes et susceptibles de diffamer, de calomnier ou de porter atteinte à autrui ». Le communiqué du SPJ indique également « qu’il y aura des sanctions contre les journalistes contrevenant » à cette interdiction, qui intervient dans le contexte des manifestations et des affrontements inter-palestiniens consécutifs à la nomination, le 17 juillet dernier, du cousin de Yasser Arafat à la tête des services de sécurité. Le communiqué du SJP appelle plus particulièrement les journalistes à « s’abstenir de couvrir les marches armées », à « ne pas les photographier ou les filmer » et il « insiste sur la nécessité de rendre publique et de couvrir toute activité qui supporte l’unité nationale et protège le front interne ».
RSF s’inquiète de ces déclarations qui mettent la pression sur les journalistes et appelle le syndicat à revenir sur sa position comme il l’avait déjà fait en 2002. Après avoir interdit dans un communiqué similaire la diffusion d’images d’enfants en armes, le SJP avait à l’époque rebroussé chemin par la voix de son directeur Naeem Tubassi (consulter des alertes de l’IFEX des 28 et 27 août 2002). RSF a, en outre, déclaré que le « rôle d’un syndicat de journalistes consiste d’abord à protéger ces derniers contre les entraves et les abus de pouvoir dont ils sont la cible dans l’exercice de leur profession ». L’organisation a également rappelé au syndicat que « plutôt que de promouvoir l’intérêt national en contribuant ainsi à restreindre la liberté de la presse, dont il se veut le défenseur, le SJP ferait mieux de faire pression sur les autorités palestiniennes pour qu’elles ordonnent des enquêtes sérieuses dans les nombreuses affaires non résolues de violences contre des journalistes ».
Depuis septembre 2003, RSF a relevé, dans le cadre des violences d’origine palestinienne contre des journalistes, les cas d’une dizaine de journalistes agressés (groupes armés, services de sécurité) et le saccage des locaux de la chaîne satellitaire Al-Arabiya et de l’hebdomadaire gazaoui « Al-Dar » (consulter des alertes des 5 et 4 février et 9 janvier 2004 et 15 septembre 2003), sans oublier l’assassinat de Khalil Al-Zebin, directeur du bimensuel « An-Nashra »,à Gaza, le 2 mars 2004 (consulter l’alerte du 2 mars 2004).