(RSF/IFEX) – RSF demande la libération immédiate de Babak Ghafori Azar, Shahram Rafihzadeh et Hanif Mazroi, arrêtés les 7 et 8 septembre 2004 à Téhéran. L’organisation exige par ailleurs la remise en liberté de Saïd Motallebi, également détenu depuis le 8 septembre. Saïd Motallebi est le père de Sina Motallebi, journaliste iranien réfugié aux Pays-Bas. […]
(RSF/IFEX) – RSF demande la libération immédiate de Babak Ghafori Azar, Shahram Rafihzadeh et Hanif Mazroi, arrêtés les 7 et 8 septembre 2004 à Téhéran. L’organisation exige par ailleurs la remise en liberté de Saïd Motallebi, également détenu depuis le 8 septembre. Saïd Motallebi est le père de Sina Motallebi, journaliste iranien réfugié aux Pays-Bas.
« Nous condamnons le caractère arbitraire de la détention des trois journalistes et nous exigeons leur libération immédiate. Nous nous inquiétons vivement de leur sort suite aux soupçons de mauvais traitements rapportés par leurs familles et alors que les trois hommes sont détenus dans la « section spéciale » de la prison d’Evine, tristement célèbre pour les tortures qui y sont pratiquées », a déclaré RSF.
« L’arrestation de Saïd Motallebi, 62 ans, visant à contraindre au silence son fils, Sina, journaliste iranien réfugié en Europe, est un procédé abject. Nous demandons aux autorités judiciaires iraniennes de renoncer immédiatement à cet odieux chantage », a ajouté l’organisation.
Trois journalistes incarcérés à la prison d’Evine
Trois semaines environ après la fermeture par les autorités du site d’informations Rouydad (« Evénement », http://www.rouydad.info), les journalistes Azar, Rafihzadeh et Mazroi ont été arrêtés, les 7 et 8 septembre, par Edareh Amaken, l’unité de la police de Téhéran habituellement chargée des affaires de moeurs et proche du procureur de Téhéran, Saïd Mortazavi. Ils sont incarcérés à Evine (nord de Téhéran), réputée pour les tortures qui y sont infligées et qui avaient coûté la vie à la photographe irano-canadienne Zahra Kazemi, le 10 juillet 2003.
L’inquiétude sur leur sort est d’autant plus vive que les trois hommes sont détenus dans une « section spéciale » de la prison, sous les ordres directs du procureur Mortazavi. Ambeyi Ligabo, rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté d’expression et d’opinion et Louis Joinet, président du groupe de travail sur la détention arbitraire de la Commission des droits de l’homme des Nations unies, s’étaient vu refuser l’accès à cette partie de la prison lors de missions en Iran, en 2003 et 2004. Le directeur de la prison n’a lui-même pas accès à cette partie de l’établissement, où seuls les interrogateurs des services de renseignements sous les ordres de Mortazavi sont autorisés à pénétrer.
Détention du père du journaliste Sina Motallebi
Saïd Motallebi, père du journaliste Sina Motallebi aujourd’hui réfugié aux Pays-Bas, d’où il anime le site http://www.rooznegar.com, a été arrêté le 8 septembre à Téhéran. Il avait déjà été convoqué par la justice au lendemain d’une conférence de presse organisée à Paris, au siège de RSF, le 8 juin 2004. Lors de cette rencontre et dans plusieurs articles publiés par la suite, Sina Motallebi n’a pas hésité à dénoncer les tortures et les mauvais traitements dont il était victime pendant sa détention en isolement, du 20 avril au 12 mai 2003.
Les autorités iraniennes ont menacé de faire de Saïd Motallebi « un autre Pourzand » (allusion au journaliste Siamak Pourzand, 75 ans, emprisonné depuis le 30 mars 2003, et dont l’état de santé s’est considérablement dégradé en prison) si son fils ne se taisait pas. Saïd Motallebi, 62 ans, est un cinéaste iranien à la retraite. Sa santé est fragile et il souffre de troubles cardio-vasculaires.