(RSF/IFEX) – RSF salue l’initiative du Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (GEPPIC) visant à obtenir du gouvernement de François Bozizé la dépénalisation des délits de presse. Le GEPPIC a annoncé, le 30 septembre 2004, qu’il avait décidé de faire de chaque vendredi, à partir du 1er octobre, une « journée sans […]
(RSF/IFEX) – RSF salue l’initiative du Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (GEPPIC) visant à obtenir du gouvernement de François Bozizé la dépénalisation des délits de presse. Le GEPPIC a annoncé, le 30 septembre 2004, qu’il avait décidé de faire de chaque vendredi, à partir du 1er octobre, une « journée sans journaux » jusqu’à ce qu’il obtienne « gain de cause ».
« Nous ne pouvons que soutenir une initiative pacifique, demandant à un chef d’Etat qu’il tienne ses promesses », a déclaré RSF. « En réformant son code de la presse et en cessant de jeter ses journalistes en prison, la République centrafricaine entrerait ainsi dans le cercle des pays africains respectueux de la liberté d’informer ».
A son arrivée au pouvoir, le 15 mars 2003, le chef de l’Etat François Bozizé avait inscrit la dépénalisation des délits de presse sur sa liste de promesses. Or, a souligné le GEPPIC dans un communiqué, en faisant le bilan de la présidence, « ces voeux pieux » n’ont jamais été « suivis d’actes concrets ». « Pour preuve, six journalistes [ont connu] les affres des geôles des commissariats de police et des brigades de gendarmerie, ainsi que celles des cellules de la tristement célèbre prison de N’garagba », a ajouté le GEPPIC.
Le 8 août, notamment, le Tribunal de grande instance de Bangui avait condamné Maka Gbossokotto, directeur de publication du quotidien privé « Le Citoyen » et correspondant de RSF, à un an de prison avec sursis et une amende de 500 000 francs CFA (environ 920 $US ; 750 euros) pour « injures publiques ». Le journaliste, qui a effectué un mois de détention préventive, était poursuivi par l’ancien directeur général de la Société d’énergie centrafricaine (ENERCA), Jean-Serge Wafio, démis de ses fonctions par le président de la République pour mauvaise gestion et accusé de détournement de fonds dans différents articles du « Citoyen » (consulter des alertes de l’IFEX du 9 août, 21 et 9 juillet 2004).