(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF : 21 juillet 2000 Reporters sans frontières, tf1.fr et l’agence de presse Beta se mobilisent pour couvrir le procès du journaliste serbe Miroslav Filipovic, les 25 et 26 juillet 2000. Miroslav Filipovic, correspondant du quotidien indépendant Danas et de l’Agence France-Presse à Kraljevo (centre de la […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF :
21 juillet 2000
Reporters sans frontières, tf1.fr et l’agence de presse Beta se mobilisent pour couvrir le procès du journaliste serbe Miroslav Filipovic, les 25 et 26 juillet 2000.
Miroslav Filipovic, correspondant du quotidien indépendant Danas et de l’Agence France-Presse à Kraljevo (centre de la Serbie), a été inculpé le 13 juin 2000 « d’espionnage en liaison avec la diffusion d’informations mensongères ». Incarcéré à la prison militaire de Nis (sud du pays), il risque une peine de quinze ans de prison. Son procès se déroule les 25 et 26 juillet à Nis, devant un tribunal militaire.
Après avoir protesté, auprès du rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme en ex-Yougoslavie, contre le placement de Miroslav Filipovic en détention préventive, Reporters sans frontières, empêchée de se rendre en Serbie, faute de visa, se mobilise à nouveau en sa faveur.
Pour manifester son soutien à Miroslav Filipovic, dont elle demande la libération immédiate, Reporters sans frontières (RSF) propose de suivre le procès en direct sur son site Internet : www.rsf.fr
– En direct de Nis, une correspondante de l’agence de presse indépendante Beta, transmettra régulièrement, pendant les deux jours du procès, des informations, qui seront immédiatement mises en ligne.
– Tf1.fr a choisi de s’associer à cette initiative. Le site présentera régulièrement un point sur l’avancée du procès et proposera, à intervalles réguliers, des interviews téléphoniques du directeur de l’agence Beta. Ces informations seront disponibles depuis la page d’accueil de www.tf1.fr.
Reporters sans frontières et tf1.fr souhaitent ainsi affirmer leur soutien aux journalistes serbes qui exercent leur métier dans des conditions extrêmement difficiles, alors que les autorités serbes tentent d’instaurer un véritable « black-out » médiatique dans le pays.
Depuis le début de l’année, une quinzaine de médias indépendants ont été fermés. Plus de 200 médias électroniques, n’ayant pas vu leurs licences renouvelées, sont menacés de fermeture. Les interpellations de journalistes et les actes de vandalismes sont fréquents, alors que les autorités multiplient les menaces contre les représentants de la presse. Par ailleurs, une trentaine de médias ont été condamnés à payer de fortes amendes. Le montant total des sommes ainsi versées s’élève à 28 millions de dinars (2,6 millions d’euros) au cours des vingt derniers mois.
Arrêté le 8 mai 2000 dans son appartement à Kraljevo par des membres des services de sécurité, Miroslav Filipovic avait, dans un premier temps, été remis en liberté le 12 mai. Il avait de nouveau été incarcéré dix jours plus tard, et son dossier avait été transféré au tribunal militaire de Nis. Des articles traitant de l’activité de l’armée yougoslave, publiés sur le site Internet de l’Institute for War and Peace Reporting (IWPR), institut indépendant basé à Londres, dont il est également le correspondant, sont invoqués par l’accusation. Le journaliste avait notamment recueilli les témoignages de militaires yougoslaves condamnant les exactions serbes au Kosovo. Miroslav Filipovic collabore régulièrement au Comité Helsinki pour les droits de l’homme.