RSF exprime sa profonde inquiétude et appelle les autorités à faire toute la lumière sur le cas du journaliste Leonid Makhinia.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 7 septembre 2018.
Cela fait trois mois, ce 7 septembre, que l’on est sans nouvelles du journaliste russe Leonid Makhinia. Reporters sans frontières (RSF) exprime sa profonde inquiétude et appelle les autorités à faire toute la lumière sur cette affaire.
Leonid Makhinia a disparu le 7 juin 2018 à Volgograd, dans le sud-ouest de la Russie. Le rédacteur en chef du site d’information local Volgogradsky reporter, âgé de 35 ans, n’a plus donné de signe de vie depuis une conversation téléphonique avec son épouse, qui n’a rien noté d’anormal, ce matin-là. Les recherches étant restées infructueuses, le Comité d’enquête local a ouvert une enquête pour « homicide » en juillet.
« Nous sommes extrêmement inquiets pour Leonid Makhinia, déclare le responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF, Johann Bihr. Sa disparition inexpliquée jette une ombre intimidante sur toute la profession. Nous appelons les autorités à tout mettre en oeuvre pour retrouver sa trace. »
Volgogradsky reporter se positionne comme un média indépendant et revendique de « ne dire que la vérité, sans aucune censure ». Le site publie régulièrement des articles critiques à l’encontre des autorités locales. De nombreux collègues appellent à ne pas écarter la piste professionnelle pour expliquer la disparition de Leonid Makhinia.
En novembre 2017, RSF avait fait état du sabotage du véhicule de la rédactrice en chef d’un autre site d’information indépendant de Volgograd, Ioulia Zavialova. L’impunité des violences contre les journalistes est un problème récurrent en Russie, qui occupe la 148e place sur 180 au Classement 2018 de la liberté de la presse.