(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Sizing Walla, RSF a protesté contre la saisie de deux hebdomadaires d’opposition, « Le Combat du Peuple » et « Le Scorpion ». RSF a demandé que « les copies des journaux saisis soient rendues à leurs propriétaires » et que « les directeurs de publication […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Sizing Walla, RSF a protesté contre la saisie de deux hebdomadaires d’opposition, « Le Combat du Peuple » et « Le Scorpion ». RSF a demandé que « les copies des journaux saisis soient rendues à leurs propriétaires » et que « les directeurs de publication de ces journaux ne soient plus inquiétés par les autorités ». Rappelant que des exemplaires du « Combat du Peuple » avaient déjà été saisis le 5 juin et le 17 juillet dernier (consulter l’alerte de l’IFEX du 19 juillet 2000), Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de « faire cesser ce harcèlement dont est victime la presse écrite d’opposition, notamment quand elle publie des articles sur la situation des droits de l’homme au Togo ».
Selon les informations recueillies par RSF, les copies du « Combat du Peuple » et du « Scorpion » ont été saisies par la police, le 31 juillet 2000, à Lomé. Les deux hebdomadaires publiaient le rapport de la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH), rendu public le 20 juillet dernier. Ce rapport fait le point sur les violations des droits de l’homme dans ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis le début de l’année 2000. De nombreux cas d’arrestations arbitraires, de tortures et de violations de la liberté de la presse sont exposés dans ce document. Le même jour, Lucien Messan et Basile Agboh, respectivement directeurs de publication du « Combat du Peuple » et du « Scorpion », ont été interpellés par la police et interrogés, ainsi que Maître Kofimessa Devotsou, président de la LTDH, par le général Walla.
RSF a rappelé qu’il s’agit de la troisième saisie du « Combat du Peuple » en moins d’un mois. Plusieurs autres organes de presse ont récemment été victimes de telles mesures : tous les exemplaires du « Nouvel Echo » ont été saisis le 24 mars, ceux de « La Nouvelle République » et du « Nouveau Combattant », les 28 et 29 mars. Enfin, « Le Crocodile » et « Le Scorpion » ont subi le même sort, respectivement les 6 et 17 avril dernier. Ces saisies ont été ordonnées sans qu’aucune notification écrite n’ait été adressée aux directeurs de publications (consulter l’alerte de l’IFEX du 25 avril 2000).