(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au général Sizing Walla, ministre de l’Intérieur, RSF a protesté contre la saisie de près de 2 000 exemplaires du journal « La Tribune du Peuple ». « Chaque année au Togo, plusieurs milliers d’exemplaires de journaux privés sont saisis et confisqués ou détruits par la police », a déclaré Robert Ménard, secrétaire […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au général Sizing Walla, ministre de l’Intérieur, RSF a protesté contre la saisie de près de 2 000 exemplaires du journal « La Tribune du Peuple ». « Chaque année au Togo, plusieurs milliers d’exemplaires de journaux privés sont saisis et confisqués ou détruits par la police », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Dans ce cas précis, nous craignons que le gouvernement n’abuse des saisies à répétition pour étouffer dans l’oeuf un journal proche de l’opposition, deux mois seulement après son lancement. » RSF a par ailleurs demandé la réforme du Code de la presse permettant au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité « d’ordonner la saisie par arrêté des exemplaires de toute publication dont le contenu constitue un délit de presse ».
Selon les informations recueillies par RSF, le ministre de l’Intérieur a ordonné le 4 avril 2002 la saisie des exemplaires du journal « La Tribune du Peuple », pour « commentaires désobligeants ». Le rédacteur de l’article, Kodjo Afatsao Siliadin, directeur du journal, a décidé d’entrer en clandestinité. La veille, le journal s’était indigné des mauvais traitements infligés à un forgeron accusé de vol par trois agents des Forces armées togolaises (FAT).
RSF s’est par ailleurs inquiétée des menaces de mort formulées à plusieurs reprises à l’encontre de Lucien Djossou Messan, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire « Le Combat du Peuple ». Le journal a annoncé, dans son édition du 2 avril, que « depuis quelque temps, des menaces réelles et précises de mort » pesaient sur le journaliste. RSF a rappelé que Lucien Messan avait été condamné le 5 juin 2001 à douze mois de prison ferme pour « faux et usage de faux ». Il avait été libéré suite à une grâce présidentielle après cinq mois de détention (consulter des alertes d’IFEX des 30 et 16 octobre, 12 et 4 juillet, 8, 7 et 1er juin 2001).