(RSF/IFEX) – Le 8 février 2003, les autorités soudanaises ont saisi l’édition du quotidien arabophone « As-Sahafa », à paraître le lendemain. « Nous dénonçons cette politique constante de harcèlement à l’égard des journaux d’opposition. Convocations, menaces voilées, saisies : tel est le lot, depuis maintenant trop longtemps, de cette presse qui subit, par conséquent, de très importants […]
(RSF/IFEX) – Le 8 février 2003, les autorités soudanaises ont saisi l’édition du quotidien arabophone « As-Sahafa », à paraître le lendemain.
« Nous dénonçons cette politique constante de harcèlement à l’égard des journaux d’opposition. Convocations, menaces voilées, saisies : tel est le lot, depuis maintenant trop longtemps, de cette presse qui subit, par conséquent, de très importants préjudices financiers. Nous appelons les autorités soudanaises à mettre un terme à ces pratiques », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Les autorités soudanaises ont fait procéder, le 8 février, à la saisie du quotidien arabophone « As-Sahafa » (daté du 9 février) à l’imprimerie du journal. Aucune explication n’a été fournie à Nur el Din Madani, le directeur de publication. Néanmoins, dans l’édition du 7 février figurait un article rapportant des déclarations du Congrès national populaire (CNP, parti interdit de Hassan el-Tourabi) critiquant le renouvellement de l’état d’urgence. Plus tard dans la journée, des responsables du bureau de presse des forces de sécurité ont, lors d’une réunion avec des actionnaires et des responsables du journal, prévenu ces derniers que, s’ils poursuivaient leur ligne politique, ils seraient l’objet de nouvelles sanctions. Un des directeurs du journal a expliqué à RSF que « le but de ce type de confiscation était de mettre le journal dans des difficultés financières ».
Le 16 janvier, tous les exemplaires du quotidien anglophone « Khartoum Monitor » avaient été saisis par les forces de sécurité. Ce numéro contenait un article sur l’absence d’une délégation gouvernementale à Machakos (Kenya) dans le cadre des pourparlers de paix avec les rebelles sudistes. La veille, Nhial Bol, directeur de publication du quotidien, et Alfred Taban, directeur général, avaient été convoqués par les forces de sécurité qui les accusaient d’être proches des sudistes.