(RSF/IFEX) – Ci-joint, une communiqué de presse commun de RSF et la section française de Amnesty International, daté du 24 avril 2001 : San San Nweh autorisée à visiter sa famille pendant trois heures, à Rangoon La section française d’Amnesty International et RSF manifestent le 25 avril, à 15 heures, devant l’Ambassade de Birmanie pour […]
(RSF/IFEX) – Ci-joint, une communiqué de presse commun de RSF et la section française de Amnesty International, daté du 24 avril 2001 :
San San Nweh autorisée à visiter sa famille pendant trois heures, à Rangoon
La section française d’Amnesty International et RSF manifestent le 25 avril, à 15 heures, devant l’Ambassade de Birmanie pour exiger sa libération
Emprisonnée depuis août 1994, San San Nweh, journaliste, écrivain et militante politique birmane, a été autorisée pour la première fois à se rendre à son domicile du quartier Yankin de Rangoon. Selon des informations recueillies par RSF, la lauréate du prix Reporters sans frontières Fondation de France 1999 est sortie du pavillon des femmes de la prison d’Insein (Rangoon) dans la matinée du 8 avril, escortée par une dizaine de membres des services secrets militaires (MIS). Elle a pu s’entretenir avec sa famille, notamment ses six enfants, pendant plus de trois heures sous contrôle des agents du MIS. Les membres de sa famille ont pu constater que son état de santé s’était légèrement amélioré.
San San Nweh a été arrêtée le 5 août 1994 et condamnée en octobre de la même année à dix ans de prison pour avoir « fabriqué et envoyé des rapports anti-gouvernementaux » notamment à des journalistes étrangers et d’avoir tenté « d’instaurer le trouble ». Au cours de ses sept années de détention, la journaliste a souffert de diverses maladies : une hypertension artérielle ; une infection rénale ; une thrombopénie (manque de plaquettes dans le sang). Elle partage sa cellule avec trois autres personnalités de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Les prisonnières dorment sur des nattes de bambou tirées à même le sol. Les toilettes une cuvette en terre dans un coin de la cellule ne sont changées qu’une fois par jour. Elles sont obligées, à partir de 6 heures du matin, de s’asseoir par terre, les jambes croisées et la tête baissée. Il est interdit de parler sous peine de sanction.
La section française d’Amnesty Internationale (notamment le groupe 387 Provins) et Reporters sans frontières manifesteront le mercredi 25 avril 2001, à 15 heures, devant l’Ambassade de Birmanie en France (60 rue de Courcelles, 75008 Paris). Les manifestants remettront aux services de l’Ambassade des clefs récoltées par Amnesty International pour symboliser la libération de San San Nweh. Des centaines de pétitions seront également remises à cette occasion.
Selon Reporters sans frontières (www.rsf.org), la Birmanie est le pays d’Asie où le plus grand nombre de journalistes sont emprisonnés. Dans son dernier rapport, RSF écrit : « Les autorités ont une attitude criminelle vis-à-vis de ces prisonniers de conscience en les privant des soins médicaux appropriés. En 2000, beaucoup d’entre eux, dont Soe Thein, Sein Hla Oo, Win Tin et San San Nweh, ont vu leur santé se dégrader sans que leurs geôliers ne prennent les mesures adéquates pour les soigner. »
Amnesty International (www.amnesty.asso.fr) vient de publier une liste inédite et détaillée des 458 prisonniers de conscience et des 1850 prisonniers politiques actuellement détenus en Birmanie. Un rapport intitulé « La torture institutionnalisée au Myanmar » est également disponible auprès de la section française d’Amnesty International.
La pétition en faveur de San San Nweh est toujours disponible sur www.rsf.org