(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF : San San Nweh est libre après sept ans de détention Après sept ans de détention – et trois ans avant la fin de sa peine – San San Nweh, journaliste, écrivain et militante politique birmane a été libérée, le 18 juillet 2001, de la prison […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF :
San San Nweh est libre après sept ans de détention
Après sept ans de détention – et trois ans avant la fin de sa peine – San San Nweh, journaliste, écrivain et militante politique birmane a été libérée, le 18 juillet 2001, de la prison d’Insein (Rangoon). Sa fille et des proches d’Aung San Suu Kyi joints par un correspondant de Reporters sans frontières ont confirmé la libération de San San Nweh et de dix autres militants de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dont trois députés élus en mai 1990 et le Docteur Aung Khin Sint.
San San Nweh était détenue, depuis le 5 août 1994, dans le pavillon des femmes de la prison d’Insein. Elle avait été condamnée, le 6 octobre 1994, à dix ans de prison pour avoir « diffusé des informations anti-gouvernementales », rencontré des membres d’organisations interdites et avoir livré son témoignage à des journalistes étrangers.
Reporters sans frontières (RSF) se félicite de la libération de la lauréate du Prix Reporters sans frontières Fondation de France 1999, mais regrette qu’elle ne soit pas intervenue plus tôt.
– Tout d’abord parce que la journaliste était une prisonnière de conscience détenue uniquement en raison de ses opinions et non pour avoir, comme l’accusaient les autorités birmanes, « diffuser des informations préjudiciables à l’Etat » dans le but « d’instaurer le trouble ».
– Mais également parce que pendant cette détention abusive la santé de San San Nweh s’est considérablement détériorée. Malgré les nombreuses interventions de RSF, de ses parrains et des milliers de personnes qui ont signé des pétitions demandant sa libération, San San Nweh n’a jamais pu bénéficier des traitements adéquats pour soigner les troubles dont elle a souffert au cours de ces années passées dans une cellule insalubre : hypertension artérielle, infection rénale, thrombopénie, etc.
Aujourd’hui, mercredi 18 juillet 2001, à la connaissance de RSF, au moins douze professionnels des médias sont toujours détenus en Birmanie. L’organisation est notamment très inquiète du sort du journaliste Sein Hla Oo qui a été victime l’année dernière d’une attaque cardiaque dans la prison de Myitkyina (nord du pays). Il a récemment été opéré d’une hernie discale. Le journaliste et responsable de la LND, Win Tin, détenu à Insein depuis le 4 juillet 1989, est également très affaibli par de nombreuses maladies.
Suite à une mission d’enquête en Thaïlande, RSF rendra public dans les prochains jours un rapport sur la situation des journalistes emprisonnés en Birmanie.