La journaliste Ouleye Mané a été détenue avec trois autres personnes, pour avoir partagé une image montée sur Whatsapp qui présentait un corps nu se reposant sur le buste du Président Macky Sall.
Cet article a été initialement publié sur mfwa.org le 16 août 2017.
Une journaliste Sénégalaise a été libérée le 11 Août 2017 après avoir passé plus d’un mois en détention pour avoir partagé une caricature sur le Président Macky Sall sur WhatsApp.
Ouleye Mané, qui travaille pour la Télévision Touba, a été détenue depuis le 30 Juin, avec trois autres personnes pour avoir « diffusion d’images contraire aux bonnes mœurs. » L’image montée présentait un corps nu se reposant sur le buste du Président Macky Sall.
L’incident a suscité une grande émotion au Sénégal avec des avis opposés. Quelques-uns ont dit que la caricature était offensante et transgressait les limites de la liberté d’expression. D’autres par contre ont soutenu que les autorités ont réagi de façon démesurée.
Les critiques du gouvernement font référence au soutien du président à la liberté d’expression dans le cas de Charlie Hebdo et l’accuse de deux poids deux mesures pour avoir réprimé une caricature contre lui.
Pour sa part, la Convention des Jeunes Reporteurs du Sénégal (CJRS); une confrérie de journalistes et partenaire national de la MFWA ne voit pas de bonne œil l’incarcération de la journaliste et ses trois amis (deux femmes et un homme).
« La caricature est une forme d’expression pour les journalistes. Meme si nous ne cautionnons pas des insultes ou toute autre forme d’attente a l’image du chef de l’Etat, c’est une question de responsabilité pour le journaliste mais pas une règle en soi.,’’ a dit Boubacar Boly, Chargé de Communication à CJRS.
« En tant que Président de la République, il a choisi d’être sous le feu des projecteurs. Nous invitons donc le chef de l’Etat à se ressaisir ; c’est à lui d’avoir un esprit de dépassement et d’être au-dessus de la mêlée’’, a lancé Boly à l’endroit du Président.
La MFWA reconnait la nécessité pour les journalistes de respecter les sensibilités culturelles. Il est quand même question d’éthique qui doit pas mener à l’incarcération des journalistes. Nous exhortons les autorités Sénégalaises à retirer toutes les charges contre Mané et les trois autres. Nous appelons le régulateur des media à se saisir de l’affaire pour trouver une solution amiable.