La famille et les amis du journaliste se sont entretenus avec l'ambassadeur sur le degré de coopération dont feront preuve les nouvelles autorités ivoiriennes.
(RSF/IFEX) – Le 14 avril 2011 – Trois jours avant le septième anniversaire de l’enlèvement, à Abidjan, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à Paris, Ally Coulibaly, a reçu, le 13 avril 2011, Osange Silou-Kieffer, l’épouse du journaliste, Canelle Kieffer, sa fille, Aline Richard, présidente de l’association Vérité pour Guy-André Kieffer, et deux représentants de Reporters sans frontières.
L’officiel ivoirien a promis que « toute la lumière » serait faite dans ce dossier.
Pour commémorer l’anniversaire de la disparition du journaliste, ses proches donnent rendez-vous, le samedi 16 avril 2011, à 14 heures 30, place de la Bourse à Paris, pour une marche silencieuse.
« La justice passera »
Venus s’enquérir des chances de voir le dossier sur la disparition du journaliste avancer, la famille de Guy-André Kieffer, le collectif Vérité pour Guy-André Kieffer et Reporters sans frontières se sont entretenus avec l’ambassadeur sur le degré de coopération dont feront preuve les nouvelles autorités ivoiriennes. « Nous ferons tout pour vous apporter un appui », a répondu Ally Coulibaly.
« Je souhaite que toutes les personnes citées dans le dossier – Kadet Bertin, Patrice Baï, Michel Legré, et bien d’autres – puissent être entendues rapidement », a déclaré Osange Silou-Kieffer pendant l’entrevue, après avoir rappelé que depuis sept ans Alassane Ouattara avait toujours apporté son soutien à la famille.
« Je ne puis que vous donner des assurances, a répondu l’ambassadeur. Cette affaire a longtemps connu des obstructions dans la manifestation de la vérité. A un moment donné, les auteurs de l’enlèvement de Guy-André Kieffer ont bénéficié d’une protection. Cette situation est terminée. La justice passera. »
« Je m’entretiendrai dès ce soir [le 13 avril] avec le ministre de la Justice sur cette question. Je vous le répète, le président Ouattara veut mettre un terme à l’impunité en Côte d’Ivoire et construire un Etat de droit », a poursuivi Ally Coulibaly.
Le 16 avril 2004, Guy-André Kieffer avait été kidnappé par un commando sur le parking d’un supermarché d’Abidjan, après avoir été attiré dans un piège par Michel Legré, beau-frère de Mme Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo. L’enquête sur cette affaire s’est longtemps heurtée aux relations tumultueuses entre la France et la Côte d’Ivoire, aux difficultés de mener des recherches sur place, et à l’omerta qui entourait les protagonistes de l’affaire, tous proches de la Présidence ivoirienne de l’époque.