Le caricaturiste Aseem Trivedi et le citoyen journaliste Alok Dixit ont mis un terme à leur grève de la faim, pour cause d'hospitalisation urgente, leur état de santé s'étant considérablement dégradé.
(RSF/IFEX) – Le 12 mai 2012 – Plus d’un an après l’entrée en vigueur des IT Rules 2011, et alors qu’une nouvelle mobilisation de la société civile et des internautes indiens se développe autour de la campagne Save Your Voice, Reporters sans frontières réitère sa demande d’abrogation de cette législation dangereuse pour la liberté d’expression en ligne.
Deux militants de ce mouvement, le caricaturiste Aseem Trivedi et le citoyen journaliste Alok Dixit, ont mis un terme, le 11 mai 2012, à leur grève de la faim, débutée le 2 mai, pour cause d’hospitalisation urgente, leur état de santé s’étant considérablement dégradé. Ils ont déclaré : « Nous avons simplement arrêté notre grève de la faim, pas notre combat ». Ils réclament toujours l’abrogation des IT Rules et soutiennent la motion d’annulation, déposée par le parlementaire Shri. P. Rajeev, membre de la chambre « Rajya sabha », qui devait initialement être examinée le 11 mai 2012, avant d’être repoussée à une prochaine session.
Les IT Rules 2011 ont été adoptées en avril 2011, en complément de l’Information Technology Act (ITA) de 2000, amendé en 2008. Celles-ci imposent notamment aux entreprises du Net de retirer, 36 heures maximum après notification par les autorités, tout contenu jugé choquant, notamment à caractère « diffamatoire », « haineux », « nocif pour les mineurs », « violant le droit d’auteur » etc., sous peine de poursuites.
« Les intermédiaires techniques deviennent ainsi des auxiliaires de police de la censure du Web. Si certaines catégories de contenus sont légitimement répréhensibles, d’autres, trop vagues ou trop subjectives, pourraient porter atteinte à du contenu informationnel », a déclaré Reporters sans frontières. Les IT Rules instaurent également des règles drastiques pour les cybercafés, qui violent la protection des données privées et font peser une présomption de culpabilité sur tous les internautes indiens.
L’Inde a fait son entrée, en mars 2012, dans la liste des « pays sous surveillance » dans le dernier rapport des Ennemis d’Internet de Reporters sans frontières.