(RSF/IFEX) – Le 5 juillet 2001, le juge d’instruction chargé de l’affaire de Sihem Bensedrine a ordonné le maintien en détention de la journaliste. « Cette décision est scandaleuse. Nous poursuivrons nos actions pour réclamer la libération de Sihem Bensedrine », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Mais il appartient également aux autorités françaises et […]
(RSF/IFEX) – Le 5 juillet 2001, le juge d’instruction chargé de l’affaire de Sihem Bensedrine a ordonné le maintien en détention de la journaliste. « Cette décision est scandaleuse. Nous poursuivrons nos actions pour réclamer la libération de Sihem Bensedrine », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Mais il appartient également aux autorités françaises et aux institutions internationales de réagir fermement à ce nouvel affront, fait par le régime tunisien, à la liberté de la presse », a-t-il ajouté.
Bensedrine qui a été auditionnée plus d’une demi-heure au Palais de justice de Tunis, a refusé de répondre au juge, la plupart de ses avocats n’ayant pas été autorisés à assister à l’audition. Selon un proche de la journaliste, le juge d’instruction dispose désormais de quatre jours pour répondre à la nouvelle demande de libération provisoire formulée par les avocats. Les quelque cent cinquante avocats qui s’étaient constitués pour sa défense ont décidé de se retirer avant même le début de l’audition estimant qu’il y avait « restriction au droit de la défense ».
Bensedrine, directrice du magazine en ligne « Kalima », secrétaire générale de l’Observatoire pour la défense de la liberté de la presse, de l’édition et de la création (OLPEC, affiliée au réseau international de RSF) et porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) a été arrêtée, le 26 juin, vers 10h00 (heure locale) à l’aéroport de Tunis alors qu’elle venait de Marseille. On lui reproche d’avoir diffusé « de fausses nouvelles destinées à troubler l’ordre public » lors d’une intervention sur la chaîne de télévision Al Mustaquilla (basée à Londres), le 17 juin. La journaliste été conduite à la prison des femmes de la Manouba (banlieue ouest de Tunis).
Après avoir été privée de visites du 28 juin au 1er juillet, la journaliste a pu voir certains de ses avocats avant son audition. En revanche, malgré ses multiples requêtes, l’avocate Radhia Nasraoui s’est vue refuser l’accès à la prison. Bensedrine a déclaré que ses conditions de détention étaient « relativement correctes » bien qu’elle ne puisse recevoir ni livres ni journaux. Le 3 juillet, un rassemblement de soutien à la journaliste devant la prison de la Manouba avait été dispersé par des policiers. Des barrages avaient été dressés aux environ de la prison.