Selon certaines sources, la police souhaitait l'empêcher de rencontrer une journaliste étrangère.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce le traitement réservé à l’avocate et blogueuse Le Thi Cong Nhan qui a été interpellée le 9 mars 2010 pendant trois heures, trois jours seulement après sa libération de prison. Des policiers l’ont conduite dans un commissariat d’Hanoï car ils lui reprochaient de ne pas avoir respecté les termes de son assignation à résidence. Selon certaines sources, la police souhaitait ainsi l’empêcher de rencontrer une journaliste étrangère.
« Nous saluons la libération de Le Thi Cong Nhan qui n’est malheureusement intervenue qu’à la fin de sa peine. Il est inacceptable que cette avocate brillante et militante courageuse soit condamnée à purger une peine additionnelle de trois ans de résidence surveillée dans la capitale, alors même qu’elle vient de passer trois ans en prison. Nous considérons qu’elle n’est pas libre, mais emprisonnée chez elle pour la punir de son engagement en faveur des droits de l’homme « , a affirmé l’organisation.
Le Thi Cong Nhan a été libérée le 6 mars 2010 de la prison N° 5 dans la province de Thanh Hoa (Nord). Elle a été escortée jusque chez elle pour y purger une peine additionnelle de trois ans de résidence surveillée prononcée en 2007.
Interrogée par des radios internationales, Le Thi Cong Nhan a affirmé qu’elle allait continuer son engagement en faveur des droits de l’homme. Agée de 30 ans, l’avocate qui avait largement utilisé Internet pour promouvoir les droits de l’homme, est connue pour avoir défendu avec éloquence la liberté d’expression lors de son procès en 2007.
Reporters sans frontières appelle à la libération immédiate de son collègue, Nguyen Van Dai, condamné à quatre ans de prison en vertu de l’article 88 du code pénal vietnamien qui punit la « propagande hostile contre la République socialiste du Viêt-nam ».
Informations et pétition en faveur de Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan : http://www.rsf.org/fr-petition27771-Nguyen_Van_Dai_et_Le_Thi_Cong_Nhan.html
Reporters sans frontières a demandé à l’Union européenne de suspendre le dialogue sur les droits de l’homme avec le Viêt-nam, pour protester contre la détention d’au moins 21 journalistes et net-citoyens au Viêt-nam.