(RSF/IFEX) – A l’occasion du sixième anniversaire de la mort du journaliste serbe Slavko Curuvija, le 11 avril 1999, RSF tient à rappeler que ses assassins n’ont toujours pas été identifiés. L’organisation a déclaré, dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur : »A ce jour, aucune information pertinente n’est disponible sur l’identité des assassins du […]
(RSF/IFEX) – A l’occasion du sixième anniversaire de la mort du journaliste serbe Slavko Curuvija, le 11 avril 1999, RSF tient à rappeler que ses assassins n’ont toujours pas été identifiés.
L’organisation a déclaré, dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur : »A ce jour, aucune information pertinente n’est disponible sur l’identité des assassins du journaliste. Nous sommes consternés par le manque de résultats des autorités serbes qui n’ont pas été capables, depuis six ans maintenant, de mener une enquête permettant d’établir la vérité sur cet assassinat. Malgré leurs promesses plusieurs fois affichées de résoudre l’affaire, force est de constater que les investigations en sont toujours au point mort. La famille de Slavko Curuvija, ainsi que ses collègues en Serbie et dans le monde, ont le droit de connaître la vérité. Nous demandons une nouvelle fois aux autorités de tout mettre en oeuvre pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de ce drame ».
Zoran Stojkovic, ministre de la Justice, a déclaré le 11 avril 2005, n’avoir aucun élément de preuve valable sur les circonstances du meurtre du journaliste, et ce malgré la formation d’une commission d’enquête spéciale au sein de la police chargée uniquement de travailler sur l’assassinat du journaliste. D’après des sources au sein du ministère de l’Intérieur, Vladimir Bozovic, inspecteur général de la police, a demandé en septembre 2004 des documents concernant l’affaire Curuvija et n’a rien pu obtenir des policiers alors chargés de l’enquête.
Quelques jours avant les élections législatives, le parquet spécial et le Bureau pour la lutte contre le crime organisé avaient annoncé, le 9 décembre 2003, qu’un témoin oculaire avait formellement identifié deux personnes suspectées du meurtre du journaliste, dont l’identité ne pouvait être révélée. Par la suite, la police n’avait fourni aucune information supplémentaire sur ce témoignage.
Selon le quotidien « Politika », trois policiers de la Républika Srpska (entité serbe de Bosnie) seraient impliqués dans le meurtre de Curuvija. Luka Pejovic, un Monténégrin qui avait été abattu devant son domicile de Belgrade le 5 décembre 2000, serait quant à lui innocenté. Il avait été identifié comme l’assassin de Curuvija par un témoin.
D’après Natasa Kandic, directrice du Humanitarian Law Center (HLC), ONG serbe de défense des droits de l’homme qui avait découvert la première que Curujiva faisait l’objet d’une étroite surveillance policière au moment où il a été abattu, les personnes impliquées dans l’assassinat du journaliste seraient encore en relation étroite avec les agences nationales de sécurité, ce qui expliquerait l’absence d’avancées significatives dans l’enquête.
Curuvija, directeur des journaux « Dnevni Telegraf » et « Evropljanin », avait été assassiné devant son domicile à Belgrade, le 11 avril 1999, pendant la campagne de l’OTAN en ex-Yougoslavie. Deux inconnus cagoulés avaient tiré plusieurs coups de feu sur le journaliste alors qu’il rentrait chez lui avec son épouse. Ses publications critiques à l’encontre du régime de Slobodan Milosevic lui avaient valu de subir un harcèlement constant de la part des autorités. Certains journaux d’Etat avaient qualifié le journaliste de « traître ».