(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce le verdict disproportionné prononcé à l’encontre de six collaborateurs de Radio Kayira à Niono (Centre), arrêtés les 23 et 24 août 2006, lors de la fermeture par la police de leur station qui émettait sans autorisation. « Les six collaborateurs de Radio Kayira ont déjà effectué une semaine de prison […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce le verdict disproportionné prononcé à l’encontre de six collaborateurs de Radio Kayira à Niono (Centre), arrêtés les 23 et 24 août 2006, lors de la fermeture par la police de leur station qui émettait sans autorisation.
« Les six collaborateurs de Radio Kayira ont déjà effectué une semaine de prison pour un litige administratif, teinté de politique. Même si la station était en contravention avec la loi, le maintien en détention de ces professionnels des médias n’a que trop duré. La justice doit donc ordonner leur mise en liberté provisoire, afin de clore un épisode regrettable et inhabituel au Mali », a déclaré Reporters sans frontières.
Amadou Nanco Marikon, administrateur délégué de Radio Kayira à Koutiala (Sud), Mohamed Diakité et Magan Sidy, animateurs à Koutiala et Boubacar Diarra, coordinateur de la radio à Koutiala, ont été arrêtés le 23 août lorsque la police, sur ordre de la Préfecture, a procédé à la fermeture de l’antenne de Niono du réseau des radios Kayira, qui avait recommencé à émettre sans autorisation. Gaoussou Goita et Yaya Coulibaly, animateurs de Radio Kayira 1 à Bamako, ont été arrêtés le lendemain.
Placés en garde à vue et inculpés d' »opposition à l’autorité de l’Etat », ils ont été condamnés, le 29 août, à un mois de prison ferme et 50 000 francs CFA (environ 76 euros) d’amende. Les démarches effectuées par Yaya Sangaré, président de l’Union des radios et télévisions libres du Mali (URTEL), auprès des ministères de la Communication et de la Justice, pour permettre aux six collaborateurs de Radio Kayira de comparaître libres, ont été infructueuses. Leur avocat entend faire appel de ce verdict.
Le réseau des radios Kayira appartient à Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), un parti politique représenté au gouvernement. Une demande d’autorisation pour l’antenne de Niono avait été déposée en septembre 2005. Le 24 avril, la radio avait commencé à émettre, sans avoir encore obtenu de réponse des autorités. Un bras de fer avec la Préfecture s’était alors engagé, jusqu’à une première fermeture de la radio, le 17 mai. Faute d’avoir reçu de réponse à sa demande d’autorisation, le directeur du réseau de communication Kayira, Oumar Mariko, également secrétaire général du SADI, a estimé qu’il pouvait recommencer à émettre, les autorités ne disposant selon lui que d’un délai de quinze jours pour rendre leur avis.