(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce les attaques menées, le 12 mai 2007, par des membres du parti MQM (allié du président Pervez Musharraf) contre les bureaux de la chaîne Aaj TV et du quotidien « Business Recorder » qui appartiennent au même groupe de presse de Karachi. Alors que la chaîne diffusait en direct des images […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce les attaques menées, le 12 mai 2007, par des membres du parti MQM (allié du président Pervez Musharraf) contre les bureaux de la chaîne Aaj TV et du quotidien « Business Recorder » qui appartiennent au même groupe de presse de Karachi.
Alors que la chaîne diffusait en direct des images des manifestations du MQM en faveur de Pervez Musharraf, des hommes armés ont ouvert le feu sur le bâtiment. Pendant près de six heures, les employés du groupe de presse ont été empêchés de sortir des bureaux par les tirs nourris. Les forces de sécurité ne sont pas intervenues pour les protéger.
Un journaliste d’Aaj TV a déclaré à Reporters sans frontières que cette violence faisait suite au refus de la rédaction de cesser la diffusion des images de la manifestation, comme le demandait le MQM. Ce parti extrémiste a empêché l’arrivée à Karachi de l’ancien président de la Cour suprême, Iftikar Mohammed Chaudhry, dont la destitution a plongé le pays dans une grave crise politique.
Par ailleurs, six journalistes ont été blessés alors qu’ils couvraient des incidents à l’aéroport de Karachi. Fareed Farooqui, du « Daily Times », Shahzad, de CNBC TV, et Aftab Baig du journal « Jang » ont été agressés et leur équipement a été cassé. Sadruddin Sheikh, de la chaîne Rang TV, a été blessé par balle. Anwar Abassi, de l’agence NNI, et Ashraf Memon, du journal « Express », ont été blessés par des éclats de verre. Enfin, le gouvernement du Sind (Sud) a interdit d’entrée pendant un mois un journaliste de la chaîne ARYONE TV qui accompagnait l’ancien président de la Cour suprême.
Le 14 mai, la chaîne Aaj TV a publié un sondage réalisé sur son site Internet. A la question : « Est-ce que le gouvernement a raison de dire que la liberté de la presse existe au Pakistan ? », 81 % des internautes ont répondu « Non ».