Une plainte avait été déposée contre les journalistes par l'employée d'une administration locale de la ville d'Hasaheisa, à la suite d'un article publié l'accusant d'acquisition illégale d'un terrain.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 20 mars 2018.
Reporters sans frontières (RSF) demande la libération d’Ashraf Abdelaziz et de Hassan Warrag, journalistes pour le quotidien indépendant Al-Jareeda, condamnés pour « diffamation » par le tribunal des Affaires de presse de Khartoum.
Condamnés à des amendes de 935 dollars chacun ou à un mois de prison ferme, Ashraf Abdelaziz et Hassan Warag, respectivement rédacteur en chef et journaliste au quotidien indépendant Al-Jareeda, ont refusé de payer à l’issue de leur procès pour « diffamation » jeudi 15 mars 2018. Ils ont été conduits dans la foulée à la prison de Omdurman où ils purgent leur peine. Une plainte avait été déposée contre eux par l’employée d’une administration locale de la ville d’Hasaheisa au sud de Khartoum, à la suite d’un article publié le 20 novembre dernier l’accusant d’acquisition illégale d’un terrain.
« Nous demandons la libération immédiate des deux journalistes d’Al-Jareeda, déclare Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. Les attaques répétées dont les médias soudanais font l’objet, tant de la part des autorités judiciaires que des agents de renseignement, sont extrêmement inquiétantes et ne font que détériorer une liberté de la presse déjà extrêmement faible. »
Cette condamnation survient alors que l’agence nationale de renseignement (NISS) restreint depuis le 7 mars la diffusion des quotidiens Al-Jareeda et Al-Tayyar, dont les exemplaires imprimés ne peuvent quitter le centre de tirage avant 6h du matin, privant ainsi la population éloignée de Khartoum de l’accès à l’information.
Le Soudan occupe la 174ème place sur 180 dans le Classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.