Le 16 mai 2009, après cinq années de tracasserie judiciaire, le quotidien "Yas-e no" avait réussi à sortir son premier numéro, affichant un soutien clair à Mir-Hossein Mousavi, candidat du Parti de la participation.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne la suspension du quotidien réformateur « Yas-e no », le 16 mai 2009. Ce journal, organe du Parti de la participation, principal parti d’opposition, a été immédiatement suspendu après la parution de son premier numéro, sur ordre de la Commission d’autorisation et de surveillance de la presse au sein du ministère de la Culture et de l’Orientation islamique et sur demande de Saïd Mortazavi, procureur de Téhéran.
« Nous demandons avec fermeté la réouverture immédiate du journal. A un mois de l’élection présidentielle, il est important que tous les partis politiques puissent disposer, de manière égale et équitable, du relais des journaux, radios, télévision », a déclaré l’organisation.
Le 16 mai 2009, après cinq années de tracasserie judiciaire, le quotidien « Yas-e no » avait réussi à sortir son premier numéro, affichant un soutien clair à Mir-Hossein Mousavi, candidat du Parti de la participation.
Reporters sans frontières rappelle que le 18 février 2004, les locaux des deux grands quotidiens réformateurs « Sharq » et « Yas-e no », avaient été perquisitionnés, et les titres suspendus. Le 17 février, à la veille du second tour des élections législatives, ces deux journaux avaient publié des extraits d’une lettre des députés réformateurs adressée au Guide de la République, Ali Khamenei, le considérant responsable du « coup d’État » électoral et de la crise politique dans laquelle le pays était entré. Les autorités iraniennes avaient en effet refusé de ratifier les candidatures des députés réformateurs.
Le journal « Yas-e no » avait décidé de porter cette affaire devant la justice. S’est entamée alors une bataille juridique qui a duré cinq ans. L’affaire s’est conclue par la condamnation, en février 2009, du directeur du journal, Mohammad Naimipour, au versement d’une amende de 100 000 tomans (environ 150 euros) par le tribunal de Téhéran.
A noter que le premier numéro du journal de Mir-Hossein Mousavi, « Kalameh Sabz », a pu sortir ce lundi 18 mai.
D’autre part, Reporters sans frontières a appris la libération de la cyberféministe Nikzad Zangane, le 17 mai, après 17 jours de détention. Les journalistes hommes arrêtés le 1er mai n’ont pas donné de nouvelles depuis leur arrestation.
Cette libération porte à treize le nombre des journalistes et blogueurs actuellement détenus en Iran, dont deux femmes.