**Mise à jour des alertes de l’IFEX des 12, 9 et 1 mai, 27, 24, 14, 12, 11, 10, 6 et 4 April 2000** (RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF du 4 septembre 2000: Communiqué de presse Pour diffusion immédiate Paris, 4 septembre 2000 Tunisie Taoufik Ben Brik rentre le 7 septembre […]
**Mise à jour des alertes de l’IFEX des 12, 9 et 1 mai, 27, 24, 14, 12, 11, 10, 6 et 4 April 2000**
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF du 4 septembre 2000:
Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate Paris, 4 septembre 2000
Tunisie
Taoufik Ben Brik rentre le 7 septembre dans son pays
Le journaliste Taoufik Ben Brik prendra le vol d’Air France du jeudi 7 septembre à 12h30, à destination de Tunis. Il sera accompagné de Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, d’Antoine Bernard, directeur exécutif de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, ainsi que de plusieurs parlementaires européens (Daniel Cohn-Bendit, Harlem Désir, Hélène Flautre, etc.).
Taoufik Ben Brik avait mené une grève de la faim du 3 avril au 15 mai dernier qui lui avait permis de récupérer son passeport confisqué en avril 1999. Cette grève de la faim avait été l’occasion de dénoncer les atteintes à la liberté de la presse dans le pays du président Zine Ben Ali.
Pour marquer son retour au pays, Taoufik Ben Brik et la plupart des responsables de l’opposition tunisienne et des organisations locales de défense des droits de l’homme tiendront, de 19h à 21h, une réunion publique dans les locaux de la maison d’édition Aloès, où Taoufik Ben Brik avait commencé sa grève de la faim avant d’en être délogé, le 11 avril 2000. Les bureaux d’Aloès avaient alors été fermés pour trois mois. Les parlementaires européens ainsi que Reporters sans frontières participeront à cette réunion.
Pour Reporters sans frontières, ce retour sera un test pour le pouvoir tunisien. Après quelques semaines d’accalmie, au lendemain de la grève de la faim de Taoufik Ben Brik, les autorités de Tunis ont repris leur harcèlement des opposants et des défenseurs des droits de l’homme. Les coupures de lignes de téléphone, les filatures, les interdictions de voyager sont à nouveau d’actualité. Plusieurs procès sont en cours contre des symboles de la société civile, à l’image du leader de l’opposition démocratique Mustapha Ben Jaffar, de l’islamiste Nedjib Hosni ou d’un des responsables du Parti ouvrier communiste tunisien (POCT), Mohamed Hedi Sassi. Le licenciement de Moncef Marzouki, le porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), témoigne de ce regain de la répression.
La censure est un élément fondamental de l’Etat policier mis en place par le président Ben Ali. La presse, qu’elle soit privée ou officielle, se caractérise par une uniformité de ton. Toute information susceptible de constituer une critique du régime est, de fait, interdite. Avant leur publication, les articles politiquement sensibles sont préalablement adressés au ministère de l’Intérieur. Les quotidiens publient, quasiment chaque jour en « une », la photographie du Président. L’administration a transformé le dépôt légal, au départ une simple formalité d’archivage, en instrument de censure préalable. En effet, toute édition d’un journal doit être soumise à un dépôt au ministère de l’Intérieur avant d’être diffusée. La télévision comme la radio sont totalement contrôlées par le pouvoir. Quant à l’Internet, les deux seuls fournisseurs d’accès sont aux mains de membres de la famille du président Ben Ali.
Deux journalistes d’obédience islamiste sont emprisonnés depuis 1992. Hamadi Jebali, directeur de l’hebdomadaire Al Fajr, organe officieux du mouvement islamiste Ennahda, a été condamné par la cour militaire de Tunis à seize ans de prison pour « agression dans l’intention de changer la nature de l’Etat » et « appartenance à une organisation illégale ». Abdellah Zouari, également collaborateur d’Al Fajr, a été condamné à onze ans de prison pour « appartenance à une organisation illégale ». Depuis leur condamnation, Hamadi Jebali et Abdellah Zouari sont emprisonnés dans des conditions difficiles : cellules surpeuplées, difficultés à se procurer des médicaments, obstacles pour les visites des familles, pressions sur les avocats, etc.