(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Abdallah Kallel, RSF a protesté contre la confiscation des livres de Taoufik Ben Brik, à l’aéroport de Tunis. Robert Ménard, secrétaire général de RSF a demandé au ministre « de restituer les livres au journaliste ». « Alors que l’on pensait que les pressions s’étaient relâchées sur Taoufik […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Abdallah Kallel, RSF a protesté contre la confiscation des livres de Taoufik Ben Brik, à l’aéroport de Tunis. Robert Ménard, secrétaire général de RSF a demandé au ministre « de restituer les livres au journaliste ». « Alors que l’on pensait que les pressions s’étaient relâchées sur Taoufik Ben Brik, cette mesure démontre, une nouvelle fois, que les autorités tunisiennes souhaitent, par tous les moyens, l’empêcher d’exercer librement son métier de journaliste et d’écrivain et restreindre la liberté d’expression en Tunisie », a ajouté Ménard. Ben Brik a déclaré ne pas comprendre cette mesure : « Pourquoi je peux rentrer, moi, et pas mes livres ? »
Selon les informations recueillies par RSF, le 22 novembre 2000, vers 23h30 (heure locale), Ben Brik et Hélène Flautre, députée européenne du Groupe des verts – ALE (Alliance Libre Européenne) et vice-présidente de la délégation Maghreb au Parlement européen, ont été retenus, pendant près de deux heures, à l’aéroport de Tunis alors qu’ils arrivaient de Paris par le vol d’Air-France. Leurs bagages ont été fouillés et plusieurs dizaines de livres, écrits par Ben Brik, ont été confisqués : cinquante-cinq exemplaires du « Le Rire de la baleine » (Le Seuil), trente-sept de « Et maintenant, tu vas m’entendre » (Exil – Aloès) et seize d' »Une si douce dictature » (La Découverte – Aloès – RSF). Deux exemplaires de « La Torture en Tunisie 1987/2000 – Plaidoyer pour son éradication et contre l’impunité » par le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (Le Temps des Cerises) ont également été saisis. Les services de police ont prétexté une « importation illégale » et ont delivré un procès-verbal de saisie au journaliste mais l’ont refusé à la députée européenne. Dans « Le Rire de la baleine », Ben Brik raconte sa grève de la faim, commencée le 3 avril à Tunis.
Le correspondant de RSF, du quotidien français « La Croix » et des agences de presse Infosud et Syfia, protestait, par cette action, contre le harcèlement constant dont il était l’objet : menaces téléphoniques anonymes, coupures de ses lignes de téléphone et de fax, surveillance policière de son domicile, agressions physiques, et pressions sur sa famille etc. Le 26 avril, des représentants de RSF et trois journalistes français ont été molestés par des policiers en civil alors qu’ils se rendaient au domicile du journaliste pour l’interviewer. Plusieurs militants tunisiens des droits de l’homme qui accompagnaient les journalistes français ont été interpellés, dont le frère du journaliste, Jalel Ben Brik. Le 15 mai, Taoufik Ben Brik a cessé sa grève de la faim à Paris après avoir appris la libération de son frère.