Le journaliste a déclaré vouloir rencontrer Nicolas Sarkozy, afin de discuter avec lui de la politique française à l'égard de la Tunisie.
(RSF/IFEX) – Le 30 avril 2010 – Taoufik Ben Brik, libéré le 27 avril 2010, est arrivé cet après-midi à Paris, accompagné du secrétaire général de Reporters sans frontières, Jean-François Julliard. Il a tenu une conférence de presse à 15h00, à son arrivée à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Au cours de la conférence, le journaliste a déclaré vouloir rencontrer le président français, Nicolas Sarkozy, afin de discuter avec lui de la politique française à l’égard de la Tunisie. Il s’est dit prêt également à entamer un dialogue avec le Président Ben Ali. « Les autorités tunisiennes mènent actuellement une véritable guerre d’usure contre les rangs de la résistance. Il est temps qu’elles décrètent un cessez-le-feu, afin qu’existe un zest de liberté », a déclaré le journaliste à sa sortie de l’avion. Ses projets aujourd’hui ? « Me reposer, faire un check-up médical et me remettre à écrire le plus rapidement possible », a-t-il ajouté.
Répondant aux questions des journalistes sur le sens d’aller chercher Taoufik Ben Brik en Tunisie, Jean-François Julliard a déclaré : « Il était indispensable pour Reporters sans frontières de s’assurer que Taoufik pourrait sortir du pays sans problème. Mais nous n’oublions pas pour autant le harcèlement que subissent aujourd’hui les journalistes tunisiens indépendants. L’agression dont a été victime Zouhaïer Makhlouf le 24 avril dernier est tout simplement inacceptable. Et le procès de Fahem Boukadous est toujours en cours. Il risque jusqu’à quatre ans de prison ferme pour avoir voulu donner la parole aux ouvriers du bassin minier de Gafsa en 2008. »
Parallèlement, coïncidant avec la libération de Taoufik Ben Brik, Reporters sans frontières constate une augmentation du nombre de sites censurés dans le pays, traduisant un renforcement du contrôle d’Internet en Tunisie. Des sites de partage de fichiers photos et vidéos comme Blip.tv, Metacafe, Wat.tv, Vidoemo, Flickr ainsi que des sites d’informations français, dont Rue89, LeNouvelObs.com et Bakchich.info ont également été bloqués. Des articles de médias internationaux traitant de la libération du journaliste Taoufik Ben Brik sont aussi concernés, même si les sites qui les hébergent sont toujours consultables. Par exemple : http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/8647563.stm, http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/04/27/AR2010042701657.html, http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hj6QwL3gVV9LxpPNdHUaCBe5kroA.
De nombreux blogs tels que amchafibled.blogspot.com, http://trapboy.blogspot.com, http://antikor.blogspot.com, http://arabasta1.blogspot.com, http://yatounes.blogspot.com, http://abidklifi.blogspot.com, http://ounormal.blogspot.com, http://carpediem-selim.blogspot.com, http://bent-3ayla.blogspot.com, http://artartticuler.blogspot.com, http://blog.kochlef.com ont été rendus inaccessibles. Des profils et groupes sur Facebook et Twitter ont été bloqués, notamment ceux de l’avocat Mohamed Abbou et du militant syndical Mohamed Ayadi.
La Tunisie est un des pays les plus restrictifs du monde concernant la surveillance d’Internet, le filtrage des sites et les poursuites contre les blogueurs et les journalistes en ligne critiques à l’égard du régime. Elle fait partie de la liste des Ennemis d’Internet publié par Reporters sans frontières en mars dernier.