Ismaila Ceesay, directeur général de la station, a été convoqué au quartier général de l'Agence nationale des renseignements et ordonné de cesser sa revue de la presse privée.
(MFWA/IFEX) – Le 10 août 2011, les autorités gambiennes ont ordonné à la Direction de Taranga FM, une station de radio communautaire située au sud-ouest de Banjul, la capitale, de cesser sa revue de la presse privée sur les antennes de la station.
Taranga FM est la seule station de radio privée qui diffuse des revues de presse dans deux langues gambiennes populaires, le Wollof et le Mandika, au profit de la majorité des Gambiens illettrés. Elle émet également en anglais.
Les sources de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) ont rapporté qu’Ismaila Ceesay, directeur général de la station, a été convoqué au quartier général de l’Agence nationale des renseignements (NIA) le 10 août, où il a été ordonné de cesser la revue des journaux.
C’est la deuxième fois que les autorités censurent la station cette année. Le 13 janvier 2011, Taranga FM a été rouverte après que les autorités gambiennes ont ordonné à la Direction de la station de cesser de faire le point sur ce qu’elles ont qualifié des journaux d »‘Opposition ». La station a repris ses activités sans son programme populaire « Xibari besbi », une émission d’actualités et d’informations, qui faisait le point sur les journaux dans les deux langues au profit de la plupart des Gambiens illettrés.
Une lettre adressée à la Direction lui a demandé de cesser de faire le point sur les journaux liés à l’Opposition qui seraient « sponsorisés par des donateurs étrangers ». La lettre a affirmé que le président Yahya Jammeh avait donné une deuxième chance à la station.
En réponse à la question relative à la fermeture de la station, Alagie Cham, le ministre de l’Information et des Infrastructures de la Communication, a confié aux membres de l’Assemblée nationale en avril que la station de radio a été fermée temporairement à cause de « certaines procédures administratives ».
Pour la MFWA, ce développement n’a rien d’étonnant. Il s’agit d’une autre tentative de réprimer les médias en vue de saboter le bon déroulement des élections présidentielles prévues pour septembre.