(RSF/IFEX) – Dans deux lettres adressées respectivement au ministre de l’Intérieur espagnol, Jaime Mayor Oreja, et au conseiller de l’Intérieur du gouvernement basque, Xabier Balza, RSF a dénoncé la tentative d’attentat contre Aurora Intxausti, journaliste au quotidien madrilène « El País », et Juan Palomo, journaliste de la chaîne de télévision privée Antena 3, le 10 novembre […]
(RSF/IFEX) – Dans deux lettres adressées respectivement au ministre de l’Intérieur espagnol, Jaime Mayor Oreja, et au conseiller de l’Intérieur du gouvernement basque, Xabier Balza, RSF a dénoncé la tentative d’attentat contre Aurora Intxausti, journaliste au quotidien madrilène « El País », et Juan Palomo, journaliste de la chaîne de télévision privée Antena 3, le 10 novembre 2000, à San Sebastián. « Les journalistes sont désormais la première cible du terrorisme au Pays basque espagnol. Cette campagne de violence dirigée contre la presse atteint une ampleur sans précédent », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous vous demandons de bien vouloir nous tenir informés des résultats de l’enquête », a ajouté Ménard.
D’après les informations recueillies par RSF, une charge d’explosifs de deux kilogrammes, camouflée devant la porte d’entrée du domicile du couple de journalistes, Aurora Intxausti et Juan Palomo, a partiellement explosé à 9h15 (heure locale) le 10 novembre. À l’ouverture de la porte par le couple, accompagné de leur fils âgé de un an, seul le détonateur a explosé, provoquant une petite déflagration et quelques dégâts matériels. La charge installée aurait pu tuer les deux journalistes si elle avait explosé totalement. Le ministre de l’Intérieur du gouvernement basque espagnol a estimé qu’il n’y avait « aucun doute » quant à la responsabilité de l’ETA dans ce nouvel attentat. Ce dernier est intervenu peu après l’arrestation, dans la nuit du 9 au 10 novembre à Bilbao (Pays basque), de quatre membres présumés du commando « Viscaya » de l’ETA.
Aurora Intxausti fait partie des 40 journalistes nommément désignés par le magazine nationaliste basque « Ardi Beltza », dont le dernier numéro est accompagné d’une cassette vidéo intitulée « Journalistes : le marché du mensonge ». Cette cassette dénonce, en des termes virulents, le rôle de la presse, jugée « à la solde » du gouvernement espagnol.
RSF a déjà dénoncé, à plusieurs reprises, les menaces et les attentats contre des journalistes espagnols. Le prix RSF – Fondation de France 2000 a été décerné, le 27 octobre, à la journaliste basque espagnole Carmen Gurruchaga du quotidien « El Mundo ». Journaliste pour l’édition « Pays basque » de « El Mundo », elle a été victime à plusieurs reprises de la violence terroriste de l’ETA. Menacée de mort, elle a décidé de s’installer à Madrid, où elle continue aujourd’hui à travailler pour « El Mundo », mais sous protection policière, comme une cinquantaine d’autres confrères espagnols (consulter l’alerte de l’IFEX du 30 octobre 2000).