(RSF/IFEX) – RSF condamne les multiples tentatives d’intimidation à l’encontre de Nhial Bol, directeur du quotidien « Khartoum Monitor », et le harcèlement judiciaire dont est victime son journal. « Nous vous demandons d’ouvrir une enquête sur les faits relatés par M. Nhial Bol, ainsi que de permettre au « Khartoum Monitor » de reparaître dans les meilleurs délais », a […]
(RSF/IFEX) – RSF condamne les multiples tentatives d’intimidation à l’encontre de Nhial Bol, directeur du quotidien « Khartoum Monitor », et le harcèlement judiciaire dont est victime son journal.
« Nous vous demandons d’ouvrir une enquête sur les faits relatés par M. Nhial Bol, ainsi que de permettre au « Khartoum Monitor » de reparaître dans les meilleurs délais », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, dans une lettre adressée au ministre de la Justice, le 23 juillet 2003.
Bol dit avoir été victime, le 13 juillet, d’une tentative d’assassinat. Alors qu’il était en voiture dans l’est de Khartoum, une autre voiture aurait foncé sur lui. D’autre part, il aurait reçu des menaces de mort par téléphone, en lien avec certains de ses articles publiés dans le « Khartoum Monitor ». Cette tentative d’assassinat s’est produite le lendemain du jour où un tribunal de Khartoum a ordonné le retrait de la licence de publication du « Khartoum Monitor ».
A plusieurs reprises déjà, le « Khartoum Monitor » et ses journalistes ont été harcelés. Le 24 octobre 2001, Bol, ainsi qu’un autre journaliste du quotidien, avait été arrêté puis relâché trois jours après, tout en restant poursuivi pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » (consulter une alerte de l’IFEX du 26 octobre 2001).
Le « Khartoum Monitor » a été créé à l’initiative de journalistes du sud du pays, en guerre avec le gouvernement depuis de nombreuses années. C’est le seul quotidien de langue anglaise à publier des articles liés aux problèmes du Sud-Soudan. Ce sujet, classé sensible par les autorités, est régulièrement soumis à la censure.
Le 12 juillet 2003, le quotidien s’est vu retirer sa licence de publication pour avoir publié des articles violant le code pénal, selon le directeur de la publication. Le tribunal a examiné une plainte déposée par les autorités soudanaises contre le journal, qui avait publié en 2002 un entretien avec un ancien ministre originaire du Sud, très critique envers l’action gouvernementale. Le « Khartoum Monitor » avait reparu le 11 juillet après deux mois de suspension, suite à une condamnation en mai pour « diffamation et publications de fausses nouvelles ».