(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF, daté du 8 mars 2001 : Trente-cinq journaux africains du réseau « Presse et Démocratie » contre l’impunité au Burkina Faso A l’heure où la famille de Norbert Zongo annonce son refus de participer à la « Journée nationale du pardon » organisée au Burkina Faso par le gouvernement, trente-cinq […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF, daté du 8 mars 2001 :
Trente-cinq journaux africains du réseau « Presse et Démocratie » contre l’impunité au Burkina Faso
A l’heure où la famille de Norbert Zongo annonce son refus de participer à la « Journée nationale du pardon » organisée au Burkina Faso par le gouvernement, trente-cinq journaux africains francophones affiliés à « Presse et Démocratie », le premier réseau électronique africain de défense de la liberté de la presse, publient une campagne demandant aux autorités judiciaires burkinabés de mettre fin à l’impunité concernant l’assassinat du journaliste.
Le texte de cette campagne demande : « Monsieur le juge, maintenant que vous tenez le bras qui a tué, cherchez plus haut, vous allez trouver la tête. » Puis ajoute : « Qui avait intérêt à faire taire Norbert Zongo ? Aujourd’hui, il est impossible de tenir Blaise et François Compaoré à l’écart de l’enquête sur les assassins de Norbert Zongo. »
Le 13 décembre 1998, Norbert Zongo a été retrouvé mort, à 100 km au sud de Ouagadougou. Le directeur de L’Indépendant enquêtait sur la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, le frère du chef de l’Etat. David Ouédraogo a été torturé à mort par des membres de la garde présidentielle, en décembre 1997. Trois d’entre eux ont été condamnés, le 19 août 2000, à des peines de dix et vingt ans de prison pour avoir détenu illégalement et torturé le chauffeur du frère du président de la République. L’un de ces trois militaires a également été inculpé, le 2 février 2001, d' »assassinat » et « incendie volontaire », dans le cadre de l’affaire Zongo. Reporters sans frontières s’était félicitée de cette inculpation, mais s’était indignée de la « totale immunité du frère du chef de l’Etat ».
Mis en place avec le concours de Reporters sans frontières et de l’Agence intergouvernementale de la francophonie, le réseau « Presse et Démocratie » regroupe des journaux et des organisations de dix-neuf pays africains francophones. Utilisant Internet et le courrier électronique, ce réseau met en place des campagnes liées à la liberté de la presse. La première, lancée cette semaine, consiste dans la parution simultanée dans plus de trente-cinq journaux (Le Jour en Côte d’Ivoire, Les Echos du Jour au Bénin, Le Pays au Burkina Faso, Le Messager au Cameroun, L’Observateur au Mali, Alternative au Niger, Le Populaire au Sénégal, La Référence Plus en République démocratique du Congo, Crocodile au Togo, etc.) d’une pleine page consacrée au procès des assassins de Norbert Zongo. En France, cet encart a été publié dans Le Monde daté du 25-26 février 2001.