(RSF/IFEX) – Le 22 novembre 2000, Carlos Cardoso, le journaliste le plus connu du Mozambique, était tué par balles dans les rues de Maputo. Trois ans après les faits, malgré un procès exemplaire et la condamnation de six inculpés, tous les responsables de cet assassinat ne sont pas connus. Un ou plusieurs de ses commanditaires […]
(RSF/IFEX) – Le 22 novembre 2000, Carlos Cardoso, le journaliste le plus connu du Mozambique, était tué par balles dans les rues de Maputo. Trois ans après les faits, malgré un procès exemplaire et la condamnation de six inculpés, tous les responsables de cet assassinat ne sont pas connus. Un ou plusieurs de ses commanditaires sont encore en liberté. C’est la principale conclusion du rapport rendu public le 21 novembre 2003, par RSF.
Un représentant de l’organisation s’est rendu au Mozambique, du 28 octobre au 6 novembre, pour faire le point sur l’évolution de ce dossier.
Pendant le procès, en décembre 2002, les autorités judiciaires ont annoncé l’ouverture d’une seconde enquête pour établir les responsabilités éventuelles du fils aîné du chef de l’État, Nyimpine Chissano, dans l’assassinat de Cardoso. À plusieurs reprises au cours des audiences, deux prévenus avaient, en effet, accusé le fils du Président d’être le vrai commanditaire de la mort du journaliste. Cette enquête est toujours en cours. Le procureur général a affirmé à RSF que l’on connaîtrait bientôt ses résultats.
La justice mozambicaine a déjà fait la preuve de son engagement pour le respect de l’État de droit et contre l’impunité. Le procès des assassins de Cardoso est, à ce titre, exemplaire. C’est la première fois, en Afrique, que les responsables de la mort d’un journaliste sont jugés et condamnés à de lourdes peines de prison. Il faut désormais que la justice, encouragée par les autorités politiques, aille jusqu’au bout de ses engagements et mette tout en oeuvre pour lever les derniers voiles qui planent sur cette affaire. Il ne faut pas qu’une impunité partielle demeure.
Le Mozambique doit poursuivre ses efforts afin de prouver que l’impunité n’est pas inéluctable en Afrique. Pour montrer aux autres assassins de journalistes qui sont toujours en liberté en Angola, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Nigeria ou ailleurs, qu’eux aussi devront, un jour, répondre de leurs actes.
L’intégralité du rapport « Mozambique : Trois ans après l’assassinat de Carlos Cardoso, tous les responsables ne sont pas connus » est disponible en français, anglais et portugais sur le site de RSF : http://www.rsf.org