(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce la condamnation des cyberdissidents Huynh Nguyen Dao, Nguyen Bac Truyen et Le Nguyen Sang, respectivement condamnés, le 10 mai 2007, après seulement quatre heures de procès, à trois, quatre et cinq ans de prison par une cour d’Ho Chi Minh-ville pour « propagande contre le régime communiste ». Reporters sans frontières […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce la condamnation des cyberdissidents Huynh Nguyen Dao, Nguyen Bac Truyen et Le Nguyen Sang, respectivement condamnés, le 10 mai 2007, après seulement quatre heures de procès, à trois, quatre et cinq ans de prison par une cour d’Ho Chi Minh-ville pour « propagande contre le régime communiste ».
Reporters sans frontières constate qu’après une pause dans la répression, pendant que le pays négociait son entrée à l’OMC, l’étau se resserre aujourd’hui autour des dissidents, à quelques jours de l’Assemblée nationale populaire. Maintenant que la pression internationale s’atténue, le pouvoir tente d’étouffer le fragile mouvement démocratique vietnamien.
Arrêtés en août 2006, Huynh Nguyen Dao, journaliste, Nguyen Bac Truyen, homme d’affaires, et Le Nguyen Sang, médecin, ont été accusés de propagande, notamment via Internet, contre le gouvernement. Ils ont reconnu devant la cour être membres du Parti démocratique populaire et avoir milité pour le pluralisme politique dans le pays. Le juge a qualifié les actes commis par les dissidents de « dangereux pour la société » et estimé qu’ils « affaiblissaient le pouvoir du régime ». Ils ont notamment distribué des tracts récupérés via Internet et provenant d’un Américain d’origine vietnamienne, Cong Thanh Do, arrêté puis expulsé du pays en août 2006.
Le 11 mai, se tiendra par ailleurs le procès des avocats Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan, membres du Bloc 8406, un groupe qui prône des réformes démocratiques, qui seront jugés à Hanoi pour « propagande contre le gouvernement ». Reporters sans frontières se joint à l’appel de l’ancien dissident tchèque, Vaclav Havel, qui a signé, avec une douzaine d’autre personnalités, une lettre ouverte demandant la libération des deux avocats ainsi que celle de Nguyen Van Ly, un prêtre catholique arrêté en mars 2007 pour propagande contre le gouvernement.
Par ailleurs, Tran Quoc Hien, également membre du Bloc 8406 et porte-parole de l’Union des ouvriers et des paysans (United Workers-Farmers Organization – UWFO), comparaîtra, le 15 mai, pour « sabotage » de la sécurité nationale et violation de l’article 88 du code pénal, qui interdit la diffamation à l’encontre de l’Etat et la propagande contre le régime (consulter des alertes des 30, 25 avril 2007 et 22 novembre 2006).