Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Mohammed Larbi Messari, RSF a protesté contre le limogeage de trois dirigeants de la deuxième chaîne de télévision publique 2M, Larbi Belarbi, Mustapha Mellouk et Mohammed Mamad. RSF a demandé au ministre « de revenir sur sa décision ». « Nous regrettons que les réflexes sécuritaires soient réapparus dans […]
Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Mohammed Larbi Messari, RSF a protesté contre le limogeage de trois dirigeants de la deuxième chaîne de télévision publique 2M, Larbi Belarbi, Mustapha Mellouk et Mohammed Mamad. RSF a demandé au ministre « de revenir sur sa décision ». « Nous regrettons que les réflexes sécuritaires soient réapparus dans le royaume. Contrairement à ce que l’on pouvait penser il y a quelques mois, les autorités ne semblent pas faire preuve d’une réelle ouverture en matière de liberté de la presse. Nous pensons que ce licenciement, qui fait suite à plusieurs mesures d’interdictions et de saisies de journaux, ne va pas dans le sens d’une amélioration de la situation dans le pays » a ajouté Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF a rappelé que, « depuis le début de l’année, sept journaux, dont deux français (‘Jeune Afrique – L’Intelligent’ et ‘Le Figaro’), ont été interdits de diffusion par les autorités marocaines ».
Selon les informations recueillies par RSF, le limogeage de Belarbi, Mellouk et Mamad est intervenu suite à une revue de presse, diffusée le 14 avril 2000, au cours de laquelle un journaliste avait montré la « Une » du dernier numéro du « Journal » sur la question du Sahara. Le lendemain, l’hebdomadaire « Le Journal », ainsi que sa version arabe « Assahifa », ont été interdits sur ordre du Premier ministre, Abderrahmane Youssoufi. Ce dernier a expliqué que cette mesure visait à « réaffirmer la détermination [du gouvernement] à faire face avec fermeté à tout traitement léger envers les sentiments du peuple marocain. »
Le 15 février, l’hebdomadaire « Jeune Afrique – L’Intelligent » a été interdit de diffusion suite à la publication d’un texte d’un intellectuel marocain résidant au Québec, Abdellah Labdaoui, qui s’interrogeait notamment sur la capacité du monarque à mener de réelles réformes. Le 4 mars, le quotidien français « Le Figaro » a subi la même sanction pour avoir commenté le livre d’un ancien médecin du roi Hassan II, François Cléret, « Le cheval du roi ».