Kamal Karar, Ibrahim Mirghani et Moawya Abu-Hashim ont été relâchés après dix jours de détention.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières a appris avec un certain soulagement la remise en liberté, le 12 février 2011, de trois employés de l’hebdomadaire d’opposition « Al-Midan », journal du parti communiste soudanais, incarcérés depuis le 2 février après leur couverture des manifestations du 30 janvier.
L’organisation reste cependant très inquiète pour leurs trois autres collègues toujours en détention. Tortures, électrochocs, passages à tabac, privations de sommeil, etc. Leurs geôliers ne leur épargnent rien.
« La libération de trois employés d »Al-Midan’ détenus depuis dix jours ne prouve qu’une chose : aucune charge ne pèse contre eux et rien ne leur est officiellement reproché. Pourquoi donc tous n’ont pas été libérés en même temps ? Nous réclamons la remise en liberté immédiate de tous les employés d »Al-Midan’, ainsi que celle des autres journalistes emprisonnés dans le pays. Enfin, nous dénonçons avec la dernière énergie les maltraitances, tortures et traitements dégradants que subissent les détenus des prisons soudanaises », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Kamal Karar, assistant du rédacteur en chef d »Al-Midan’, Ibrahim Mirghani, responsable du service politique, et Moawya Abu-Hashim, chauffeur, ont été relâchés le 12 février. Khalid Tawfig, graphiste, Mohamed Aldirderi, journaliste stagiaire, et Mohamed Rahama, réceptionniste, demeurent à ce jour emprisonnés.
Le 13 février, des journalistes ont organisé une manifestation pacifique de soutien à leurs confrères d »Al-Midan’. Les forces de sécurité et de police ont durement réprimé le mouvement et ont interpellé plusieurs photojournalistes après avoir effacé leurs clichés.
« Les forces de sécurité soudanaises utilisent l’incarcération comme un moyen pour intimider des journalistes. La liberté de la presse, la liberté d’expression et d’association ainsi que le droit de manifester pacifiquement, pourtant garantis par la Constitution de 2005, sont actuellement mis à rude épreuve par le régime de Khartoum », a regretté Jean-François Julliard.