(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est indignée par la mort de trois employés du journal en tamoul « Dinakaran », lors de l’incendie criminel des bureaux de la publication à Madurai (sud de l’Etat du Tamil Nadu, sud-est du pays). Les assaillants – des partisans de MK Azhagiri, l’un des fils de K. Karunanidhi, le chef du […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est indignée par la mort de trois employés du journal en tamoul « Dinakaran », lors de l’incendie criminel des bureaux de la publication à Madurai (sud de l’Etat du Tamil Nadu, sud-est du pays). Les assaillants – des partisans de MK Azhagiri, l’un des fils de K. Karunanidhi, le chef du gouvernement du Tamil Nadu – reprochaient au quotidien la publication d’un sondage d’opinion qui plaçait l’un de ses frères en tête des possibles successeurs de leur père.
L’organisation prend acte de l’arrestation de dizaines de suspects, dont le mari de la maire de Madurai, mais souhaite que l’enquête ne s’arrête pas là. Il est urgent d’identifier et de punir les commanditaires de cet acte criminel qui a tué trois employés d’un média. « Le népotisme et le féodalisme politique qui règnent dans certains Etats indiens conduisent à ce type de violence partisane contre la presse. MK Azhagiri doit être entendu immédiatement par la police », a affirmé Reporters sans frontières.
Le 9 mai 2007, des centaines de partisans de MK Azhagiri, l’un des leaders du parti Dravida Munnetra Kazhgam (DMK, au pouvoir au Tamil Nadu), ont attaqué en plein jour les bureaux à Madurai de « Dinakaran », l’un des quotidiens en tamoul les plus populaires de la région. Ils ont mis le feu aux locaux qui abritent également les bureaux de Sun TV et du journal « Tamil Murasu ». « Dinakaran » appartient au groupe de presse Sun, détenu par un proche de K. Karunanidhi.
Les victimes sont Vinod Kumar, âgé de 23 ans, et G. Gopinath, âgé de 25 ans, deux jeunes ingénieurs chargés du département informatique et K. Muthuramalingam, un gardien de l’immeuble. Les deux premiers sont morts asphyxiés après avoir tenté d’entrer dans le bâtiment pour sauver des ordinateurs.
Quelques heures auparavant, la foule avait attaqué les locaux d’une chaîne de télévision par câble, et des copies de « Dinakaran » avaient été brûlées en place publique.
Des journalistes ont manifesté dans plusieurs villes de l’Inde pour dénoncer cette attaque et demander la démission des responsables du DMK.
Les 9 et 10 mai, la police du Tamil Nadu a arrêté plus de trente personnes, dont le mari de la maire de Madurai, affiliée au DMK. Une enquête va également être confiée à la police fédérale.