(RSF/IFEX) – RSF a protesté auprès des autorités du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD, mouvement qui contrôle l’est du pays) contre l’arrestation de trois journalistes d’une radio locale à Uvira. « La liberté de la presse est très restreinte dans les territoires contrôlés par le RCD. Depuis le début du conflit, de nombreux journalistes y […]
(RSF/IFEX) – RSF a protesté auprès des autorités du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD, mouvement qui contrôle l’est du pays) contre l’arrestation de trois journalistes d’une radio locale à Uvira.
« La liberté de la presse est très restreinte dans les territoires contrôlés par le RCD. Depuis le début du conflit, de nombreux journalistes y ont été arrêtés, menacés ou agressés », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans un courrier adressé au président du RCD, Adolphe Onusumba Yemba. « A plusieurs reprises, votre mouvement a rappelé sa volonté de préserver les droits de l’homme et la liberté d’expression. Il est aujourd’hui temps de montrer qu’il ne s’agissait pas seulement de belles déclarations et que vous respectez vos propres engagements », a ajouté Ménard. L’organisation a demandé la libération immédiate des trois journalistes.
Selon les informations recueillies par RSF, trois journalistes de la station locale Radio Uvira, ont été arrêtés les 26 et 27 septembre 2002 par des agents du service de renseignement du RCD. Safari Ntanama, Bugumba Tanganika et Zamukulu Mulungula seraient détenus à la prison militaire connue sous le nom de « Bureau 2 » à Uvira. Selon des sources locales, les journalistes auraient été arrêtés sur l’ordre du vice-gouverneur de la province du Sud-Kivu, Tommy Tambwe Rudima. Ce dernier reproche aux journalistes d’avoir diffusé des informations jugées tendancieuses envers son mouvement et d’avoir qualifié de « moribond » l’état du diocèse d’Uvira.
RSF a rappelé que dans un rapport publié en 2001, l’ancien rapporteur spécial des Nations unies pour la République démocratique du Congo, Roberto Garreton, avait déclaré, à propos des zones contrôlées par le RCD, qu’il « n’y a pas de journaux d’opposition et les rares stations de radio indépendantes ont été suspendues, censurées et empêchées de diffuser d’autres nouvelles que les informations officielles ».