Joseph Bideri a été arrêté suite à la publication d'une série d'articles dans son journal relatant une affaire de détournement de fonds dans la construction de la centrale hydro-électrique de Rukarara.
(RSF/IFEX) – Le 16 novembre 2011 – Reporters sans frontières condamne l’arrestation de trois journalistes, à Kigali, en l’espace d’une semaine. Deux d’entre eux ont été libérés dans la matinée du 15 novembre 2011, le dernier est toujours détenu.
« Cette série d’arrestations témoigne à nouveau de l’extrême vulnérabilité des journalistes au Rwanda. Nous demandons aux autorités d’expliquer publiquement les raisons de ces détentions et de libérer le dernier prisonnier sur le champ. Nous appelons également à ce que le projet de réforme de la loi sur la presse engagé par les autorités prenne enfin corps et protège les journalistes contre les arrestations et les détentions arbitraires », déclaré Reporters sans frontières.
« Ironie du sort, ces trois arrestations surviennent alors que s’ouvre en ce moment, à Kigali, le Third Annual National Dialogue on Media, une conférence de deux jours organisée par le Haut Conseil des médias et dont l’objectif déclaré est de développer un environnement favorable à la liberté de la presse et d’assurer aux médias la possibilité de travailler en toute liberté, indépendance et professionnalisme », a ajouté Reporters sans frontières.
Joseph Bideri, directeur de publication du quotidien privé The New Times, proche du parti au pouvoir, a été arrêté le 14 novembre par la police de Kigali et libéré le lendemain matin. Une série d’articles récemment publiée dans son journal relatait une affaire de détournement de fonds dans la construction de la centrale hydro-électrique de Rukarara, à l’ouest du Rwanda. Un article relatant la détention de Joseph Bideri a été publié le 15 novembre sur le site Internet du New Times. Il a rapidement été retiré.
Jean Gualbert Burasa, directeur de publication du bimensuel indépendant Rushyashya, a été arrêté le 11 novembre par la police de Kigali. Celle-ci invoque une conduite en état d’ivresse, mais l’arrestation du journaliste pourrait faire suite à la parution dans son journal d’un article sur la profanation de la tombe de l’ancienne ministre des Affaires sociales, Christine Nyatanyi. Le journaliste a été relâché après quatre jours de détention.
Enfin, le journaliste René Anthère Rwanyange est en détention depuis la semaine dernière. La police affirme qu’il est poursuivi suite à un vol d’ordinateur portable. Aucun chef d’accusation n’a été officiellement retenu pour le moment.