(RSF/IFEX) – Dimas Dzikodo et Philip Evégnon, respectivement rédacteur en chef et directeur de « L’Evénement », ainsi que Colombo Kpakpabia, journaliste au « Nouvel Echo », ont été interpellés par la police les 14 et 15 juin 2003. Ils sont détenus depuis au quartier général de la police nationale à Lomé, où ils sont auditionnés dans le cadre […]
(RSF/IFEX) – Dimas Dzikodo et Philip Evégnon, respectivement rédacteur en chef et directeur de « L’Evénement », ainsi que Colombo Kpakpabia, journaliste au « Nouvel Echo », ont été interpellés par la police les 14 et 15 juin 2003. Ils sont détenus depuis au quartier général de la police nationale à Lomé, où ils sont auditionnés dans le cadre d’une enquête pour « diffusion de fausses nouvelles » visant à salir l’image du pays.
RSF dénonce avec fermeté la détention prolongée des trois journalistes, qui n’ont fait l’objet d’aucune inculpation officielle, et appelle à leur libération immédiate. L’organisation rappelle que « L’Evénement » et « Le Nouvel Echo » sont des hebdomadaires privés, proches de l’opposition. « Les autorités togolaises ne trompent personne. Ces interpellations montrent bien qu’elles persistent dans leur attitude répressive à l’égard des médias indépendants, les seuls moyens d’expression pour des opinions dissidentes », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation rappelle que le président Gnassingbé Eyadéma figure sur la liste des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde qu’elle dénonce.
Dzikodo a été interpellé le 14 juin vers 19h00 (heure locale), dans un cybercafé, alors qu’il scannait des photos de personnes qui auraient été battues par les forces de l’ordre et les milices du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), le parti au pouvoir, lors de la dernière élection présidentielle, pour les mettre sur le site de l’Union des forces du changement, le parti d’opposition. Il a été longuement auditionné par la police et son domicile perquisitionné. Le lendemain, la police a appréhendé Evégnon, pour avoir commandé ce travail au journaliste, ainsi que Kpakpabia, qui a été interpellé dans un cybercafé, alors qu’il envoyait par Internet des images similaires à un site d’informations à l’étranger.