Désormais première prison du monde pour les journalistes, l'Iran compte trois nouveaux incarcérés depuis le 20 juin 2009.
(RSF/IFEX) – Désormais première prison du monde pour les journalistes, l’Iran compte trois nouveaux incarcérés depuis le 20 juin 2009. Ces emprisonnements portent à 33 le nombre de journalistes et cyberdissidents iraniens derrière les barreaux, ce chiffre incluant ceux détenus avant l’élection présidentielle du 12 juin.
« Rien ne sera épargné aux médias iraniens et étrangers pour les empêcher de témoigner de la situation actuelle du régime des Mollahs. La communauté internationale doit se mobiliser en faveur de la libération de tous les journalistes emprisonnés en Iran avant et après l’élection présidentielle. L’expulsion des médias étrangers constitue un argument de plus pour ne pas reconnaître le résultat du scrutin », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 20 juin à minuit, le domicile de Bahaman Ahamadi Amoee et son épouse Jila Baniyaghoob, à Téhéran, a fait l’objet d’une perquisition d’agents en civil du ministère du Renseignement. Le couple de journalistes a été aussitôt arrêté et transféré vers un lieu non précisé, vraisemblablement la section de sécurité de la prison d’Evin. Lauréate en 2009 du Prix du Courage en journalisme, décerné par la International Women’s Media Foundation, Jila Baniyaghoob dirige un site d’informations de tendance féministe, Canon Zeman Irani ( http://irwomen.net ). Son mari, Bahaman Ahamadi Amoee, collabore à plusieurs publications proches du courant réformateur. Reporters sans frontières a également eu confirmation de l’arrestation d’Ali Mazroui le président de l’Association des journalistes iraniens dans la matinée du 20 juin.
Enfin, la BBC a confirmé, dans l’après-midi du 21 juin, que son correspondant à Téhéran, Jon Leyne, avait reçu l’ordre de quitter le pays dans les vingt-quatre heures. Le journaliste est accusé de « soutien aux émeutiers » par les autorités, pour qui la Grande-Bretagne « comploterait » contre l’Iran.