(RSF/IFEX) – Le 21 octobre 2003, on apprend que Azer Garachenli, correspondant de l’hebdomadaire « Avropa », qui avait disparu le 16 octobre à Bakou alors que des heurts éclataient entre des manifestants suite à l’élection présidentielle du 15 octobre, est détenu par la police. Deux autres journalistes sont toujours emprisonnés, et les locaux du quotidien d’opposition […]
(RSF/IFEX) – Le 21 octobre 2003, on apprend que Azer Garachenli, correspondant de l’hebdomadaire « Avropa », qui avait disparu le 16 octobre à Bakou alors que des heurts éclataient entre des manifestants suite à l’élection présidentielle du 15 octobre, est détenu par la police. Deux autres journalistes sont toujours emprisonnés, et les locaux du quotidien d’opposition « Yeni Musavat » sont occupés par les forces de l’ordre depuis le 16 octobre.
« Comment est-il possible que la police arrête un journaliste et que le ministère de l’Intérieur soutienne le contraire pendant plusieurs jours? », s’est indigné Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Une enquête doit être menée sur ces dysfonctionnements et sur l’arbitraire qui règne depuis le 15 octobre à l’encontre des journalistes », a-t-il ajouté. « Nous sommes toujours très préoccupés du sort des trois journalistes actuellement détenus et des pressions exercées sur le journal « Yeni Musavat » et son rédacteur en chef, Rauf Arifoglu. Nous demandons aux autorités de libérer sans délai ces trois journalistes, de quitter les locaux de « Yeni Musavat » et de cesser d’entraver la couverture de ces évènements par les médias d¹opposition ».
Garachenli a été condamné à 15 jours de prison pour un motif inconnu. Bien que son interpellation par des représentants masqués des forces spéciales de police avait été filmée par la chaîne de télévision ANS, le ministère de l’Intérieur avait jusqu’à ce jour nié détenir le journaliste. Un procès en appel doit se tenir très prochainement.
Le 20 octobre, des agents de police ont interpellé Zabil Mugabiloglu, journaliste du quotidien progouvernemental « 525è », spécialisé dans les informations politiques, dans les locaux de la rédaction. Ils l’ont ensuite emmené au tribunal du district de Yasamal à Bakou où il a été condamné à 15 jours de prison pour trouble à l’ordre public.
Le 19 octobre, Jehyun Askerli, correspondant à Geychay (ouest de Bakou) du quotidien « Milliyet » et membre du parti Front Populaire (opposition), a été interpellé. Les raisons de son arrestation et son lieu de détention restent inconnus.
Par ailleurs, depuis le matin du 16 octobre, l’accès aux locaux du quotidien d’opposition « Yeni Musavat », situés dans le même bâtiment que le parti d’opposition Musavat, est bloqué par les forces de l’ordre. Les journalistes sont contraints de travailler ailleurs, notamment dans les locaux du journal « Azadliq ».
Arifoglu, rédacteur en chef de « Yeni Musavat » s’est réfugié, entre le 18 et le 21 octobre, auprès de l’ambassade de Norvège à Bakou, craignant d’être arrêté. Il est sorti le 21 octobre suite à des pourparlers entre des diplomates occidentaux et Ilham Aliyev, le Premier ministre et Président élu le 15 octobre.
Par ailleurs, Emin Huseynov, correspondant de l’agence de presse Turan, et Nabi Alishov, correspondant du quotidien indépendant « Khurriyet », qui ont été victimes de violences policières les 15 et 16 octobre, sont toujours hospitalisés pour des blessures à la tête.