(JED/IFEX) – Delly Bonsange, Rackys Bokela et Jean-Marie Basa Ndjakolo, respectivement journalistes à « Alerte Plus », « Le Collecteur » et « Flash Info », ont été interpellés par trois inspecteurs de la police judiciaire, le 26 novembre 2004, en début de soirée, et conduits à la brigade criminelle du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe où ils ont passé […]
(JED/IFEX) – Delly Bonsange, Rackys Bokela et Jean-Marie Basa Ndjakolo, respectivement journalistes à « Alerte Plus », « Le Collecteur » et « Flash Info », ont été interpellés par trois inspecteurs de la police judiciaire, le 26 novembre 2004, en début de soirée, et conduits à la brigade criminelle du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe où ils ont passé la nuit. Ils ont été libérés le 27 novembre vers 14h00 (heure locale) avec injonction de se présenter à nouveau le 30 novembre.
Le motif officiel de cette interpellation n’est pas connu. Mais selon les trois journalistes, que JED a pu rencontrer sur leur lieu de détention, le 27 novembre dans l’avant-midi, ils ont été entendus sur procès verbal à deux reprises. Les inspecteurs judiciaires voulaient connaître la source des informations faisant état de l’implication du ministre de la Culture et des Arts, Christophe Muzungu, à l’époque où il était membre du conseil d’administration de la Société nationale d’électricité (SNEL, entreprise publique congolaise), dans le scandale financier au sein de cette entreprise impliquant un ministre et le directeur de cabinet du Président de la République.
Bonsange a dit à JED qu’ils ont été interpellés, le 26 novembre, au cabinet du ministre de la Culture et des Arts alors qu’ils y sont allés après avoir pris rendez-vous avec le Ministre pour vérifier des informations en leur possession en rapport avec le détournement, au titre de « primes spéciales pour recouvrement d’une créance », de plus de 3 millions de $US qui a coûté, le 25 novembre, leurs postes au ministre de l’Energie et au Président-délégué général de la SNEL.
Arrivés sur place, les journalistes ont été reçus par le Conseiller en communication du Ministre, qui n’aurait pas voulu les laisser rencontrer ce dernier. C’est alors que, selon le Conseiller en communication que JED a pu joindre au téléphone, « les trois journalistes auraient déclaré qu’ils avaient le pouvoir, avec les informations en leur possession, de faire révoquer du gouvernement le Ministre ». Furieux à cause de ces propos considérés comme des menaces et chantages, le ministre Muzungu est venu à la rencontre des journalistes et leur aurait dit : « C’est nous qui avons le pouvoir. Je peux vous tuer et vous jeter n’importe où ». Le Conseiller en communication de Muzungu a rejeté ces propos, considérant, pour sa part, que ce sont les trois journalistes qui ont usé des menaces et chantages « dans le but inavoué de soutirer de l’argent au Ministre ».
Les journaux « Le Collecteur » et « Flash Info » ne paraissent quasiment plus depuis de longs mois.