Madeleine Tanou et Kesy B. Jacobs ont prétendument rédigé des propos critiques de Laurent Gbagbo.
(MFWA/IFEX) – Madeleine Tanou, reporter de « Soir Info », un quotidien indépendant, a reçu des menaces de mort pendant la nuit du 6 février 2011 de la part de personnes qui seraient des membres du Groupement Patriotique pour la Paix (GPP), un groupement de milices pro-Gbagbo, pour avoir prétendument rédigé des propos désobligeants à l’égard de M. Laurent Gbagbo.
Le correspondant de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) en Côte d’Ivoire a rapporté que Tanou a reçu trois SMS qui ont prétendu qu’elle soutient maintenant Alassane Ouattara, mondialement reconnu comme président du pays.
Selon l’un des textes, « c’est vous les journalistes du Groupe Olympe qui parlez mal de Gbagbo. Prenez garde, sinon un jour, le GPP vous rendra nuitamment visite. Toi Tanou, on sait où tu loges. Vous supportez le RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix), vous allez voir. Quand vos locaux sont allés en fumée, c’est pas Gbagbo qui vous a soutenu ? Et vous le dénigrez. Nous ne plaisantons pas. On aura votre peau. Vous verrez ! »
Selon un autre message, « nous on pensait que vous étiez neutres, or vous soutenez ADO (Alassane Dramane Ouattara) et Bédié. Si vous ne vous méfiez pas, vous verrez. Souvenez-vous de votre collègue abattue la semaine dernière. Et vous réfléchirez ??? ».
Dans un développement connexe, deux autres journalistes ont également reçu des menaces de mort. Assomon Anoh, directeur de Bia FM, une station de radio de proximité basée à Aboisso, ville située à 122 km au sud–est d’Abidjan, a été menacé par des personnes qui seraient des militants du RHDP pour avoir synchronisé le programme de sa station avec celui de la Radiodiffusion-Télévision Ivoirienne (RTI), la station publique contrôlée par Gbagbo. Suite à la publication le 5 janvier d’un article sur le passage présumé de 12 officiers des Forces de Défense et de Sécurité de M. Gbagbo au camp de M. Ouattara, Kesy B. Jacob, rédacteur en chef du quotidien « Nord-Sud », un journal proche du RHDP, continue à recevoir des injures et des menaces au téléphone de la part de personnes qui seraient des membres du clan de M. Gbagbo.
La MFWA est profondément inquiète de la sécurité des journalistes en Côte d’Ivoire. L’organisation exhorte les autorités et les deux factions dans la crise politique à garantir et à protéger la vie et les droits des journalistes.