(RSF/IFEX) – Ci-dessous, une lettre commune de Human Rights Watch, Freedom House, Reporters sans frontiers et quatre autres organisations, dateé du 12 février 2009: Human Rights Watch Freedom House Reporters sans frontières International Campaign of Tibet Human Rights in China Human Rights First Amnesty International USA Secrétaire d’État Hillary Clinton US Department of State 2201 […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, une lettre commune de Human Rights Watch, Freedom House, Reporters sans frontiers et quatre autres organisations, dateé du 12 février 2009:
Human Rights Watch
Freedom House
Reporters sans frontières
International Campaign of Tibet
Human Rights in China
Human Rights First
Amnesty International USA
Secrétaire d’État Hillary Clinton
US Department of State
2201 C Street NW
Washington, DC 20520
Madame la Secrétaire d’État,
Dans le cadre de la préparation de votre premier voyage en République populaire de Chine en tant que Secrétaire d’État, nos organisations vous encouragent vivement à faire du problème des droits de l’homme en Chine l’un des sujets principaux de vos discussions, publiques et privées, avec les responsables et le peuple chinois.
Votre visite en Chine va donner le ton des relations entre les États-Unis et la Chine pendant l’administration Obama. Ce sera le moment crucial pour signaler au gouvernement chinois que la qualité de ses relations avec les États-Unis dépendra en partie de la reconnaissance et du respect des droits de l’homme dans ses politiques nationales et internationales. Envoyer un tel signal à Pékin sera très important, notamment après l’absence regrettable des États-Unis lors de l’Examen périodique universel de Chine (China’s Universal Periodic Review), le 9 février, au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève. Plus encore, l’administration Obama s’est engagée à faire à nouveau des États-Unis le défenseur incontournable des droits de l’homme. Agir ainsi envers une puissance montante telle que la Chine serait une preuve de cet engagement.
Il y a treize ans à Pékin, vous aviez fait un discours éloquent sur les devoirs de tous les gouvernements de respecter le droit fondamental des hommes et des femmes. Le respect des droits de l’homme, aviez-vous dit, c’est « ne pas éloigner les citoyens de leurs proches et ne pas les emprisonner, les maltraiter ou les priver de leur liberté ou de leur dignité pour avoir exprimé pacifiquement leurs idées et opinions ».
Mais ces dernières années, les préoccupations pour les droits de l’homme ont été progressivement repoussées jusqu’aux marges de la relation sino-américaine. La croissance financière, diplomatique et militaire du gouvernement chinois ainsi que son hostilité à toutes réformes qui contesteraient la mainmise du Parti communisme chinois, fait de la Chine un pays où il est difficile de changer les choses.
Mais les progrès en matière de droits de l’homme en Chine, comme à l’international avec l’aide de la Chine, sont plus importants que jamais pour les intérêts des États-Unis. La censure de la presse en Chine permet le développement à l’échelle mondiale de crises alimentaire ou sanitaire. La répression de la dissidence empêche tout contrôle sur les dommages environnementaux ayant des impacts dans le monde entier. Les abus en termes de très bas salaires impliquent des firmes internationales implantées en Chine, et des produits importés aux États-Unis sont fabriqués dans ces conditions. Le contrôle du gouvernement sur les médias de masse et Internet lui permet d’alimenter la haine contre les États-Unis en période de crise. L’exportation du savoir de la Chine en matière de technologies en cybercensure et son aide inconditionnelle envers les régimes répressifs augmente le fardeau des États-Unis dans sa lutte contre la censure et pour les droits de l’homme.
Le gouvernement chinois paraît résister à la pression internationale, mais en réalité l’expérience montre que l’inverse est vrai. Les interventions américaines en faveur de Hu Jia, un critique du gouvernement actuellement en prison, ont contribué à permettre son transfert dans une prison plus proche du domicile de sa famille. La pression internationale sur le gouvernement chinois dans le but d’alléger les règles pour les journalistes étrangers en Chine a été un succès.
Le peuple chinois appréciera également que les États-Unis soulèvent le problème des droits de l’homme en Chine, car cela fera écho à leurs propres inquiétudes quotidiennes en ce qui concerne l’autorité de la loi et la responsabilité du gouvernement. Nous espérons que vous serez consciente de cette réalité : quand les États-Unis ne disent rien, le gouvernement et le peuple chinois en prennent note.
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