(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Donald H. Rumsfeld, secrétaire d’État américain à la Défense, RSF s’est inquiétée de l’attitude des forces spéciales américaines qui auraient demandé à des combattants afghans d’agresser des photographes de presse. L’organisation a demandé au secrétaire d’État de fournir des informations précises sur cet incident et de prendre des […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Donald H. Rumsfeld, secrétaire d’État américain à la Défense, RSF s’est inquiétée de l’attitude des forces spéciales américaines qui auraient demandé à des combattants afghans d’agresser des photographes de presse. L’organisation a demandé au secrétaire d’État de fournir des informations précises sur cet incident et de prendre des mesures énergiques pour que de tels dérapages ne se reproduisent plus. « Utiliser les combattants afghans pour malmener et racketter des journalistes, est lâche et contraire aux conventions internationales de protection des journalistes en temps de guerre », a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de l’organsiation.
Selon les informations recueillies par RSF, Joao Silva et Tyler Hicks, photographes pour le quotidien « New York Times », et David Guttenfelder, photographe pour l’agence de presse Associated Press, ont été malmenés et menacés, le 20 décembre 2001, par des combattants afghans en présence de membres des forces spéciales américaines à Meelawa, près de Tora Bora (est du pays). Selon les témoignages recueillis par l’Agence France-Presse, les trois photographes ont tenté de traverser un barrage dressé par des forces locales afghanes pour empêcher les journalistes d’accéder à une zone où les commandos américains fouillent les cavernes utilisées par les hommes du réseau terroriste al-Qaida en déroute. Mais Silva, Hicks et Guttenfelder sont refoulés par les moudjahidin et un Afghan travaillant pour les forces américaines. Alors qu’ils photographient des hommes des forces spéciales américaines, un soldat vient relever leurs noms et prendre un cliché des reporters. Alors qu’ils quittent la vallée, ils sont bloqués sur la route par un groupe de moudjahidin qui les menacent de leurs Kalachnikov et les ramènent au poste de commandement. Les trois photographes y sont malmenés et harcelés pendant plus d’une heure et leurs appareils photo et ordinateurs sont confisqués. Deux soldats américains qui passaient devant eux ont refusé de les aider en avançant qu’ils « savent très bien ce que font les journalistes », et qu’ils « n’ont de toute façon aucun contrôle sur les moudjahidin ». « Ne vous inquiétez pas, ils ne vont pas vous tuer », ont-il ajouté. Les trois journalistes récupèrent finalement leurs appareils et leurs ordinateurs, mais les moudjahidin refusent de leur rendre les disques numériques contenant les prises de vue. Selon Guttenfelder, les commandos américains auraient eux-mêmes donné l’ordre aux combattants afghans de les interpeller.