(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande la libération du père Nguyen Van Ly, l’un des responsables de la publication clandestine « Tu do Ngôn luan » (« Liberté d’expression »), arrêté le 19 février 2007 à la suite d’un « contrôle administratif » de l’archevêché où il réside, à Hué (Centre). Deux autres animateurs de « Tu do Ngôn luan », le père […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande la libération du père Nguyen Van Ly, l’un des responsables de la publication clandestine « Tu do Ngôn luan » (« Liberté d’expression »), arrêté le 19 février 2007 à la suite d’un « contrôle administratif » de l’archevêché où il réside, à Hué (Centre). Deux autres animateurs de « Tu do Ngôn luan », le père Chan Tin et le père Phan Van Loi, ont été placés en résidence surveillée.
« Le père Nguyen Van Ly a déjà été victime d’abus extrajudiciaires des autorités vietnamiennes dans le passé. Nous ne saurons accepter que de telles injustices soient répétées, surtout lorsqu’aucun détail concernant le motif de l’arrestation n’a été fourni. Défendre la liberté d’expression ne peut en aucun cas justifier de telles pratiques », a affirmé l’organisation.
En fin de journée, le 19 février 2007, le jour du nouvel an lunaire en Asie, plusieurs véhicules de police se sont garés devant le bâtiment Nha Chung de l’archevêché où réside le père Nguyen Van Ly. Une soixantaine de policiers se trouvaient sur place et les lignes téléphoniques ont été coupées. Les agents, dirigés par un colonel spécialiste des affaires religieuses, ont procédé à des fouilles dans l’ensemble du bâtiment. Les policiers n’ont pas hésité à forcer une armoire que le père Nguyen Van Ly refusait d’ouvrir. Ils ont emporté six ordinateurs et téléphones portables ainsi que de nombreux documents.
Le père Nguyen Van Ly fait partie du mouvement démocratique « Bloc 8406 ». Son combat pour la liberté d’expression et de culte lui a valu de passer plusieurs années en prison de 1977 à 1978, ainsi que de 1983 à 1992. En octobre 2001 le père Nguyen Van Ly avait de nouveau été condamné à quinze ans de prison pour ses activités liées à la défense de la liberté d’expression. Sa peine avait été réduite à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’il sorte de prison en février 2004 (consulter des alertes de l’IFEX du 2 février 2005, 13 février 2003, 3 octobre 2002, 10 novembre 2000, 26 et 6 janvier 1995).
En juin 2001, son neveu, le cyberdissident Nguyen Vu Viet, « accusé d’avoir diffusé à l’étranger par e-mail, par fax et par téléphone, des informations concernant la liberté religieuse au Viêt-nam », avait été condamné, avec deux de ses confrères, à des peines allant de trois à cinq ans de prison. Leur sentence avait par la suite été revue et Nguyen Vu Viet a été libéré le 18 février 2004.