Reporters sans frontières estime que les autorités afghanes ne mènent pas comme elles le devraient l'enquête sur l'assassinat d'Abdul Samad Rohani
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières estime que les autorités afghanes ne mènent pas comme elles le devraient l’enquête sur l’assassinat d’Abdul Samad Rohani, correspondant du BBC World Service et de l’agence de presse Pajhwok. La famille et les collègues du journaliste attendent toujours de connaître la vérité, et notamment l’identité des commanditaires de ce crime lâche. Le journaliste a été assassiné, il y a un an, le 8 juin 2008, dans la province d’Helmand (Sud).
« Nous ne cesserons de réclamer la justice pour les journalistes afghans assassinés, notamment Abdul Samad Rohani qui a été tué à Lashkar Gah, dans le sud du pays. Son assassinat a fait trembler d’effroi tous les journalistes de la région. L’absence d’enquête sérieuse de la part des autorités, qui en ont tout de suite rejeté la responsabilité sur les taliban, laisse craindre que l’impunité ne s’installe dans cette affaire. Visiblement, personne n’ose s’emparer du dossier », a déclaré l’organisation.
Le 7 juin 2008, Abdul Samad Rohani a disparu après que son véhicule a été arrêté par des individus armés dans la banlieue de Lashkar Gah. Son corps, atteint de trois balles, a été retrouvé le lendemain. Selon le médecin légiste, le journaliste aurait été torturé avant d’être tué. Abdul Samad Rohani, 25 ans, était correspondant du service en pachtou et en persan de la BBC dans la province d’Helmand. Il collaborait également avec l’agence de presse indépendante afghane Pajhwok depuis 2004.
Le 7 juin 2009, les amis et les collègues d’Abdul Samad Rohani ont organisé des commémorations à Kandahar, Lashkar Gah et à Kaboul pour demander la vérité sur cet assassinat.
A cette occasion, Danish Karokhel, directeur de Pajhwok, a déclaré à Reporters sans frontières : « Pendant toute cette année, nous avons répété une seule chose : Est-ce que dans ce pays on peut au moins connaître l’identité des assassins de notre collègue? Nous savons que le gouvernement d’Afghanistan est trop faible pour arrêter et faire condamner les responsables. Au moins, pourrait-on espérer que les médias puissent enquêter. Tel n’a pas été le cas. Pourquoi tout le monde a-t-il tellement peur de s’intéresser à cette affaire? »
Un collègue d’Abdul Samad Rohani, basé dans la province d’Helmand, a déclaré à Reporters sans frontières sous couvert d’anonymat : « Ici, identifier des assassins n’est pas difficile mais dans cette affaire, les commanditaires ont tellement d’influence que, même à Kaboul, personne ne peut rien faire. C’est très inquiétant. »