(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF : 16 septembre 2001 Un an d’impunité pour les assassins du journaliste ukrainien Géorgiy Gongadze Reporters sans frontières (RSF) demande la création d’une commission internationale d’enquête Le 16 septembre 2001 est la première date anniversaire de la disparition du journaliste ukrainien Géorgiy Gongadze, dont le corps […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF :
16 septembre 2001
Un an d’impunité pour les assassins du journaliste ukrainien Géorgiy Gongadze
Reporters sans frontières (RSF) demande la création d’une commission internationale d’enquête
Le 16 septembre 2001 est la première date anniversaire de la disparition du journaliste ukrainien Géorgiy Gongadze, dont le corps décapité a été retrouvé quelques semaines plus tard dans les environs de Kiev.
Alors que treize journalistes ont été assassinés en Ukraine depuis cinq ans, l’affaire Géorgiy Gongadze a marqué un tournant crucial. Le meurtre de ce jeune journaliste engagé dans la dénonciation des abus du régime a provoqué un réveil de la société civile et une prise de conscience, à l’étranger, de la gravité des menaces qui pèsent sur les libertés individuelles en Ukraine. Les révélations sur une probable implication de hauts responsables de l’Etat dans la disparition du journaliste ébranlent depuis des mois le pouvoir du président Léonid Koutchma. Néanmoins, l’appareil d’Etat ukrainien, justice et police, fait puissamment obstacle à la recherche de la vérité. Le parquet général et le ministère de l’Intérieur, dont Géorgiy Gongadze lui-même avait dénoncé les menaces dans les semaines précédant sa disparition, s’opposent à toute enquête sérieuse sur les conditions de la disparition et du meurtre du journaliste. La commission d’enquête créée par le parlement ukrainien s’est vu refuser tout moyen pour mener à bien ses investigations.
Dans ces conditions, Reporters sans frontières (RSF) demande, avec Madame Alexandra Gongadze, la mère de Géorgiy Gongadze, et Miroslava Gongadze, sa veuve, la création d’une commission internationale d’enquête sur la disparition et le meurtre du journaliste Géorgiy Gongadze. Seule une commission d’enquête indépendante – associant les autorités judiciaires et policières d’Ukraine, des experts internationaux et ukrainiens, les représentants des organisations en charge du suivi des obligations internationales de l’Ukraine (Conseil de l’Europe, OSCE, Commission des droits de l’homme des Nations unies), des représentants des organisations ukrainiennes et internationales de défense des droits de l’homme, des représentants de la famille Gongadze, et les membres de la commission d’enquête du parlement d’Ukraine – peut être en mesure d’établir les différentes responsabilités dans la disparition et le meurtre de Géorgiy Gongadze.
RSF demande :
– aux autorités ukrainiennes, d’accepter le principe de la mise en place d’une commission internationale d’enquête sur la disparition et le meurtre de Géorgiy Gongadze ;
– au Conseil de l’Europe, à l’OSCE, et à la Commission des droits de l’homme des Nations unies, de s’engager en faveur de la création d’une telle commission, et de participer activement à sa mise en place ;
– aux Etats membres du Conseil de l’Europe et aux Etats-Unis d’appuyer la mise en place de cette commission, et de mettre des experts à sa disposition ;
– aux organisations non gouvernementales et aux personnalités engagées dans la défense des libertés individuelles, d’appuyer cet appel.