(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce l’arrestation de l’ancien député jordanien, Ahmad Oweidi Abbadi, le 3 mai 2007, après la publication en ligne d’une lettre adressée au sénateur américain, Harry Reid, dénonçant le pouvoir « corrompu » du roi Abdallah II. « C’est la première fois que quelqu’un est arrêté en Jordanie pour des textes publiés sur le […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce l’arrestation de l’ancien député jordanien, Ahmad Oweidi Abbadi, le 3 mai 2007, après la publication en ligne d’une lettre adressée au sénateur américain, Harry Reid, dénonçant le pouvoir « corrompu » du roi Abdallah II.
« C’est la première fois que quelqu’un est arrêté en Jordanie pour des textes publiés sur le Net. Recourir à la prison pour faire taire un opposant et étouffer des affaires gênantes est inacceptable », a déclaré Reporters sans frontières.
Ahmad Abbadi est poursuivi par le ministre de l’Intérieur jordanien, Eid Al-Fayez, pour « diffamation », « violation des lois qui régulent Internet » et pour avoir « nui au prestige et à la réputation de l’Etat ». Dans sa lettre, Ahmad Abbadi dénonce la « corruption » du pouvoir, « les atteintes aux droits de l’homme » et les « atteintes à l’indépendance des médias ». Il restera détenu à la prison d’Al-Jwaidah pendant l’enquête et encourt une peine de six mois à trois ans d’emprisonnement.
Ahmad Oweidi Abbadi était membre du parlement de 1989 à 1993, puis de 1997 à 2001. Il a notamment été critiqué pour avoir invité le premier ministre israëlien chez lui. Il est aujourd’hui à la tête du Mouvement national Jordanien, qui n’est pas accrédité dans le pays et qui « cherche à promouvoir la démocratie, les droits de l’homme et les réformes politiques, économiques et sociales ».
Abdul Salam Al-Mualla, membre du mouvement d’Ahmad Abbadi, a adressé un courrier au président des Etats-Unis, Georges W. Bush, lui demandant de faire « tout ce qui est son pouvoir pour faire libérer Abbadi ».
En Jordanie, les médias traditionnels sont surveillés de près et les journalistes sont tenus d’adhérer à l’Association de la presse jordanienne, contrôlée par l’état.